Mayotte, entre espoirs déçus et crise permanente

Mayotte, entre espoirs déçus et crise permanente

La question de Mayotte demeure un sujet sensible, près de cinquante ans après son rattachement à la France, un événement souvent qualifié de « hold-up territorial » par certains analystes, comme le rapporte l’article consulté sur le site de nos confrères de Sud Quotidien. Au départ, l’île faisait partie de l’archipel des Comores avant d’être séparée pour devenir une collectivité d’outre-mer française, ce qui provoque toujours des vives polémiques.

Cette situation n’est pas sans rappeler d’autres tentatives de découpage territorial à l’époque de la colonisation française, notamment la tentative avortée de détacher la presqu’île du Cap Vert du Sénégal. Si la capitale sénégalaise fut transférée de Saint-Louis à Dakar, c’était aussi pour contrer ces manœuvres géopolitiques.

En dépit de sa beauté naturelle, avec ses vastes lagons et plages, Mayotte est marquée par un taux de pauvreté phénoménal de 86%. L’article indique que « Mayotte a le visage d’une Haïti du nord de l’Océan Indien », conduit par une insécurité manifeste et un développement largement en retard par rapport au reste de la France. Les infrastructures sont déficientes au point où certaines régions restent inaccessibles aux secours, notamment après le passage dévastateur du cyclone Chido.

En effet, des décennies après l’annexion, une vaste incompréhension persiste entre la France et les Mahorais quant au statut de l’île et aux besoins urgents de sa population. Lors de sa visite sur place, le président Emmanuel Macron a suscité la polémique en déclarant que sans la France, Mayotte serait « 10.000 fois plus dans la merde », une déclaration reportée par l’article de Sud Quotidien, illustrant les tensions politiques persistantes et le sentiment d’abandon ressenti par les Mahorais.

Malgré une mobilisation récente, avec des promesses de soutien humanitaire et des annonces de projets de reconstruction, la situation demeure critique. De nombreux habitants peinent encore à accéder à des ressources essentielles comme l’eau potable, rendant évidente la nécessité pour la France et ses partenaires européens de revoir leur approche envers cette île aux nécessités criantes.

Dans cet environnement de crise, l’élan de solidarité envers Mayotte se renforce en France, avec des soutiens provenant de divers horizons. Cette dynamique pourrait marquer le début d’une prise de conscience indispensable pour un avenir meilleur, mais des actions concrètes doivent encore voir le jour pour que l’archipel se sorte durablement des difficultés qu’il rencontre.

2 COMMENTAIRES
  • T5

    Ce ne sont pas les habitants de Mayotte qui fuit Mayotte en pirogue pour se rendre aux Comores.

    Ce sont les habitants des Comores qui fut les Comores pour s’établir à Mayotte.

    Aux Comores, l’islam est reconnu comme la religion d’État dans la Constitution, et il joue un rôle central dans la vie sociale, politique et éducative du pays.

    Est-ce que monsieur Fadel Dia veut constituer la République islamique sénégalaise ?

  • YES

    Il existe une grande différence entre la Casamance et Mayotte :
    1) le gouvernement sénégalais a toujours refusé d’organiser un référendum relatif à l’indépendance de la Casamance.
    2) à Mayotte, les habitants ont exprimé plusieurs fois leur désir d’être Français. Tous les jeunes des Comores veulent s’établir à Mayotte pour devenir Français.

    Les résidents de Mayotte ont exprimé leur désir d’être Français à plusieurs reprises au cours de l’histoire :

    Le 22 décembre 1974, lors d’un référendum sur l’indépendance des Comores, Mayotte a voté à 63 % contre l’indépendance, contrairement aux autres îles de l’archipel.

    Le 8 février 1976, un second référendum a eu lieu spécifiquement à Mayotte, où 99,4% des votants se sont prononcés en faveur du maintien de Mayotte dans la République française.

    Le 18 avril 2008, le conseil général de Mayotte a adopté à l’unanimité une résolution demandant que Mayotte accède au statut de département et région d’outre-mer.

    Ce désir d’appartenance à la France s’est manifesté notamment à travers le mouvement des « chatouilleuses », un groupe de femmes militantes qui ont mené une campagne active pour que Mayotte reste française. Leur slogan « Nous voulons être français pour être libres » est devenu emblématique de cette lutte.

    Cette volonté d’être français s’explique en partie par l’histoire de l’île, qui est devenue française dès 1841, bien avant les autres îles de l’archipel des Comores. L’abolition de l’esclavage à Mayotte en 1846 a également renforcé l’attachement des Mahorais à la France, perçue comme émancipatrice.

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