La Mauritanie dispose d’immenses ressources naturelles sur son territoire d’un million de kilomètres carrés, ce qui pourrait lui permettre de devenir un acteur majeur de l’économie ouest-africaine dans les années à venir. Malinne Blomberg, directrice générale adjointe pour l’Afrique du Nord de la Banque africaine de développement (Bad), a souligné que le pays peut exploiter ses richesses naturelles pour construire un avenir prospère et durable.
En tant que deuxième plus grand producteur de minerai de fer en Afrique, avec plusieurs milliards de tonnes de réserves, la Mauritanie a produit treize millions de tonnes en 2022 grâce à des réformes proactives et des politiques minières attractives, selon les données de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Selon Malinne Blomberg, les sources minières du pays sont en bonne voie pour doubler cette production d’ici 2030. Le secteur minier joue un rôle clé dans l’économie mauritanienne, contribuant considérablement à la croissance du produit intérieur brut (PIB). Les Perspectives économiques en Afrique de la Bad projettent une croissance du PIB réel de 4,2 % en 2024 et de 5,5 % en 2025, des taux supérieurs aux prévisions de croissance africaine et mondiale. Cette croissance moyenne supérieure est en grande partie due aux activités minières.
À l’échelle mondiale, la production d’acier évolue vers des processus moins intensifs en carbone et plus efficaces, augmentant ainsi la demande de minerais de haute qualité. La Mauritanie, en particulier sa Société nationale industrielle et minière (SNIM), est bien positionnée pour profiter de cette tendance, avec des plans pour doubler sa capacité de production de minerai de fer à plus de 45 millions de tonnes par an.
La Banque africaine de développement a été un partenaire clé de la Mauritanie dans cette évolution, investissant massivement dans l’infrastructure de la SNIM. Un prêt de 46,9 millions de dollars a permis d’élargir le chenal d’accès au port minéralier de Nouadhibou, stimulant ainsi les exportations de fer et augmentant les recettes fiscales de l’État, selon Malinne Blomberg, qui dirige également le bureau pays de la Bad pour la Tunisie.