En dépit de l’apparence d’une gestion diplomatique de la crise du Maroc qui peut sembler incompréhensible, l’aide internationale continue d’affluer. La diaspora marocaine, représentant près de 15% de la population du pays et répartie dans une centaine de pays, joue un rôle crucial dans ce processus.
Les Marocains à l’étranger sont un pilier du royaume. Leur soutien est fondamental pour l’économie du pays. Le volume des fonds envoyés au Maroc depuis l’étranger augmente depuis quatre ans, avec une hausse de 10 % au premier semestre 2023 par rapport à 2022. Chaque année, ce sont plus de 10 milliards d’euros d’aide informelle qui contribuent à stabiliser le pays. Cette solidarité a été essentielle pendant la crise du Covid et continue de l’être lors de la mobilisation suite au séisme.
La diaspora marocaine est très organisée dans la gestion de l’argent. Selon le pays d’accueil, les communautés sont originaires des mêmes régions du Maroc, ce qui permet une structuration efficace des réseaux. Par exemple, les 300 000 Marocains installés au Canada proviennent principalement de la banlieue de Marrakech. L’économie de Marrakech dépend à 20% de ces dons de l’étranger. L’argent est transféré via des sociétés de transfert sécurisées et non taxées, rappelant aux Marocains expatriés leur rôle essentiel dans la croissance de la nation.
La diaspora marocaine en Israël, longtemps coupée du Maroc pour des raisons politiques et religieuses, est l’une des plus importantes. Les juifs marocains, qui sont 800 000 à avoir migré en Israël à partir de 1948, jouent désormais un rôle de plus en plus important, notamment grâce à l’établissement de liens diplomatiques entre les deux pays en 2020. Cependant, le Maroc n’a pas encore accepté l’aide proposée par l’État juif.