Mariam sort de son silence après la mort de son mari : « J’ai pensé que si Amadou est parti comme ça, alors moi… »

Décédé vendredi des suites d’une maladie, à 70 ans, le chanteur malien Amadou Bagayoko laisse derrière lui son épouse et partenaire de scène Mariam. Face au deuil, la chanteuse confie sa solitude.
Proches, sympathisants et fans d’Amadou Bagayoko ont afflué au domicile du défunt à Bamako pour témoigner leur compassion et leur soutien à la famille ce 5 avril, au lendemain de la disparition du chanteur malien. Une journée pleine de tristesse pour l’épouse du musicien, Mariam, avec laquelle il formait un célèbre duo.
« Amadou est parti comme ça. Je vais désormais rester seule dans la vie », a-t-elle confié, comme l’a rapporté l’AFP. Dans cette épreuve, la chanteuse est soutenue par leurs trois enfants, mais aussi de nombreux proches. Depuis l’annonce de la mort d’Amadou, « la maison ne désemplit pas », a indiqué le porte-parole de la famille, Djibril Sacko, qui décrit « une atmosphère lourde » mais marquée « de pudeur ». De nombreuses personnes en larmes, d’autres qui se murent dans le silence, égrenant leurs chapelets… Des récitals de coran, qui ont débuté vendredi, se déroulaient encore dans la matinée de samedi au domicile du défunt, a constaté un journaliste de l’AFP. Amadou Bagayoko sera inhumé dimanche à Bamako.
Le musicien est décédé vendredi à 70 ans, des suites d’une maladie. « En arrivant à l’hôpital, j’ai demandé au docteur de (le) regarder. Le docteur a mis son appareil sur son cœur et nous a ensuite dit qu’il était parti », a raconté Mariam. « J’ai dit : ‘bon… il est parti comme ça’. J’ai pensé que si Amadou est parti comme ça, alors moi, je suis seule. Je suis restée seule et je vais désormais rester seule dans la vie. »
Près de 50 ans d’amour et de musique
Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia s’étaient rencontrés en 1976 à l’Institut des jeunes aveugles de Bamako. Ils avaient à l’époque 21 et 18 ans, lui était musicien, elle chanteuse, tous deux avaient les mêmes goûts musicaux. Le duo avait connu un succès planétaire en 2004 avec « Un Dimanche à Bamako », chanson-titre d’un disque produit par Manu Chao, alors qu’ils tournaient ensemble depuis les années 1980. De leur musique, Amadou disait qu’il s’agissait d’afro-blues-rock.

Après plus d’un million d’albums vendus, de nombreuses récompenses (Victoires de la musique en France, BBC radio awards en Grande-Bretagne…) et une nomination aux Grammy awards américains en 2010, Amadou et Mariam avaient aussi sorti début septembre leur best of intitulé « La Vie Est Belle ». Au même moment, le couple avait introduit en chanson l’extinction définitive de la flamme paralympique, clôturant Jeux de Paris, en interprétant « Je suis venu te dire que je m’en vais », composition du Français Serge Gainsbourg inspirée par le poète Paul Verlaine.
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Depuis l’annonce de la disparition d’Amadou Bagayoko, de nombreuses personnalités lui ont rendu hommage, à commencer par Manu Chao, qui a fait connaître le duo en France, a exprimé sa « peine » dans une publication sur Instagram. « Amadou ! On sera toujours ensemble… avec toi partout ou tu iras ». « Mariam, Sam, toute la famille votre peine est ma peine. Je vous aime », a-t-il ajouté.
ParisMatch