Les populations de la commune de Notto Jobaas, à travers une grande offensive, ont battu le macadam ce samedi 21 mai 2022, pour exprimer leur ras le bol. La rareté du liquide précieux est passée par là. L’Association générationnelle « Déeka fogùm » de Baback, en collaboration avec la plateforme citoyenne « Sentinelles du Jobaas », pose cette manif parmi tant d’autres en croisade contre l’injustice sociale que constitue la pénurie d’eau, chronique dans la localité depuis plus de 6 ans.
Deux plateformes d’eau…
Les populations de la commune de Notto Jobaas sont victimes d’injustice manifeste et de manque de respect de la part de l’Etat qui n’a implanté que deux plateformes d’eau dans le terroir, à travers deux grands projets : le Notto-Ndiosmone-Palmarain (NDP) qui polarise 06 grands ouvrages dans le champ captant de Tassette et le PEAMU/KM3 localisé entre Palam Thioyane et Diass Palam à hauteur de 10 ouvrages de très grande envergure, financés par la Banque Mondiale dans le cadre des ODD (Objectifs de Développement Durable), pour un coût d’environ 58 milliards. Si le NDP dessert la zone de Fatick jusque dans les îles du Saloum, le PEAMU/KM3, d’un débit de 30.000 m3 d’eau/jour, alimente Dakar et vise, dans le court terme, à desservir le pôle urbain de Diamniadio, le secteur touristique de la Petite côte et la zone aéroportuaire de Diass.
…Notto Jobaas assoiffée
Jobaas qui abrite ces ouvrages hydrauliques, est sur le point d’être transformé en un abreuvoir assoiffé, car confronté à une situation d’extrême pénurie. Cette situation est manifestement en porte à faux avec l’idée d’équité et de justice sociale qui cimenterait les bases même du PSE. Fatiguée et laissée à elle-même, Notto Jobaas interpelle le président de la République et le ministre chargé de l’eau et de l’assainissement, M. Serigne Mbaye Thiam.
Selon Djiby Faye, responsable de la communication de la plateforme citoyenne « Sentinelles du Jobaas », le manque d’eau a engendré un profond mal vivre. Les femmes sont extrêmement fatiguées, fragilisées voire exposées par les difficiles corvées d’eau à des heures tardives, tout comme les jeunes garçons et filles voient leurs études chahutées, s’exposant à la déperdition scolaire.
Se dresser contre cette injustice
« Nous n’en pouvons plus de cette injustice. Nos mamans sont usées et malades. Nous envisageons d’autres initiatives plus radicales, si l’iniquité n’est pas corrigée », a déclaré Muhammadul Amine Sène, porte-parole du jour, selon qui, les populations réclament sans délai un branchement de tous les villages impactés, dont Baback, théâtre de la manifestation, aux conduites d’eau qui longent le terroir, notamment le PEAMU/KM3 et le Notto-Ndiosmone-Palmarain (NDP).
L’eau n’est ni un luxe, ni une marchandise, c’est plutôt un droit absolu et universel !