Mankoo Taxawu Sénégaal: en cas de victoire aux Législatives, qui pour diriger l’Assemblée Nationale?

On aura tout vu en cette phase de préparation des élections législatives de 2017. Au moment où la mouvance présidentielle renforce ses rangs, les liens se tissent dans l’opposition. Elle s’est réunie autour de la coalition Makoo Taxawu Sénégaal qui regroupe des leaders issus, à la fois des rangs de la mouvance présidentielle, mais aussi d’anciens membres du Parti démocratique sénégalais (Pds). Abdoulaye Wade, Khalifa Sall, Idrissa Seck, Jean Paul Dias, entre autres, se donnent la main pour rendre la vie impossible à Macky Sall, un intérêt en commun qu’ils partagent, mais, d’un autre côté, chacun a une raison qui lui est spécifique d’encourager la liste commune de l’opposition, selon l’Enquête.

Abdoulaye Wade est pressenti tête de liste de la coalition Manko Taxawu Sénégaal. Et si cela se confirme, ce serait un atout majeur. Car, toujours selon nos confères, le pape du « Sopi » serait l’élément hors du commun de cette coalition. Et ce n’est pas pour rien que l’opposition veut faire de lui la tête de liste nationale commune de cette « super structure politique ».

D’un autre côté, la coalition Mankoo est constituée, pour la plupart, d’anciens du Pds. Idrissa Seck, Modou Diagne Fada et Pape Diop, tous sortis de la vieille école de Wade père, Jean Paul Dias, ancien membre du Pds avant d’être exclu en 1995, Mamadou Diop Decroix, ancien allié des libéraux, sont, d’une manière ou d’une autre, de la formation de Wade. Ainsi, depuis un moment, le Pds a perdu le poids emblématique qu’on lui connaissait. Il a besoin de soutien derrière lui, soutien que le Pds ne peu plus lui assurer, d’où le nécessité d’une coalition.

Khalifa Sall… Considéré comme l’adversaire le plus « coriace », pour tenir tête à Macky, le maire de la Ville de Dakar, depuis un certain temps, séjourne à Rebeuss, dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance. Et n’eût été l’adversité politique dont il est victime, il prendrait, sans doute, le risque d’aller seul aux Législatives. A lui seul, il constitue une équation pour le pouvoir. Mais avec la détermination de l’Apr et de certains membres du Parti socialiste (Ps) à le combattre, il n’a d’autres choix que de s’allier à l’opposition. Les Référendums du 20 mars 2017 lui ont servi de leçon.

Mansour Sy Djamil, Mamadou Diop Decroix, Malick Gackou, Jean Paul Dias, Modou Diagne Fada, Idrissa Seck. Autant de leaders de l’opposition face à une coalition présidentielle, Benno Bokk Yakaar (Bby), la bataille risque d’être « asphyxiante ».

Prenons un dernier exemple, le cas d’un leader considéré comme imprévisible, Idrissa Seck. Avec le maire de Thiès, rien n’est encore clair. Le doute s’installe chez bon nombre d’opposants, qui se demandent si ce dernier acceptera de se ranger derrière quelqu’un d’autre. Tant le président du conseil départemental de Thiès est connu pour l’estime, « démesurée », qu’il a de sa personne. Il aime se positionner en homme d’Etat. Alors que dans Mankoo, il y a des questions à aborder telles que le futur chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale, en cas de victoire de l’opposition.

Des points qui ne seront pas faciles à débattre, surtout avec Idrissa Seck qui se veut un leader naturel. Cependant, il sait évaluer ses chances car, au fil des élections, son électorat ne cesse de s’effriter dans sa ville, au moment où la mouvance présidentielle ne cesse de gagner du terrain. D’où l’intérêt de se ranger derrière la Coalition, lui aussi, pour remporter les Législatives.