La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a vu plus d’un tiers de ses soldats, soit 5 802 militaires et civils, quitter le pays. Cette décision a été principalement motivée par les menaces réelles pesant sur les soldats dans la région de Kidal, au Nord du pays.
En mai 2023, le Conseil de sécurité des Nations Unies avait adopté une résolution pour un retrait progressif de la MINUSMA, qui devrait être complet d’ici fin 2023. La MINUSMA, en place depuis 2013, compte plus de 15 000 personnels dont environ 12 000 militaires.
Cependant, le processus de retrait a été accéléré dans la région de Kidal, sous le contrôle de groupes armés terroristes. Le 24 octobre 2023, le camp d’Aguelhok a été évacué, sans être remis aux forces armées maliennes comme prévu initialement.
Les autorités maliennes ont déploré ce retrait anticipé, estimant que le « départ précipité de la MINUSMA met en péril le processus entamé ». Elles craignent par ailleurs pour la sécurité et la stabilité de la localité d’Aguelhoc, où des terroristes ont profité du désordre pour s’introduire dans le camp et détruire plusieurs installations.
Le retrait des Casques bleus du Mali est un tournant majeur dans le conflit qui sévit dans le pays depuis 2012. Certains y voient un échec de la mission de l’ONU à stabiliser le pays, et s’inquiètent des conséquences à long terme pour la sécurité du Mali.
Les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient fournir une assistance militaire au Mali pour faire face aux menaces sécuritaires. Fatoumata Sinkou Kaba, responsable des Casques bleus au Mali, a assuré que l’ONU s’efforce de respecter le calendrier de retrait, prévu pour le 31 décembre. A ce jour, sept bases ont été rétrocédées à l’armée malienne.