Magal de Serigne Mbacké Madina : L’Itinéraire d’un Héritier de Bamba

Le Magal de Serigne Mbacké Madina : un hommage à une lignée bénie
Ce jeudi 24 avril 2025, la communauté mouride rend un vibrant hommage à Serigne Mbacké Madina à l’occasion de son Magal. Ce digne serviteur de Dieu, pur soufi et homme de foi, est né de Cheikh Mouhamadou Moustapha Mbacké, premier Khalife Général des Mourides (1927-1945), fils aîné de Cheikh Ahmadou Bamba. Sa mère, Sokhna Aminata Lô, est la fille de l’illustre érudit Serigne Ndame Abdourahmane Lô, reconnu pour son rôle dans la formation coranique.

Extrait biographique :
De son vrai nom Serigne Mame Mor Diaara, il est né en janvier 1913 à Touba. Héritier d’une double lignée prestigieuse, il a su faire fructifier cet héritage par son engagement spirituel constant. Son parcours incarne l’idéal mouride : Al Hilmu Waddin, « la connaissance et la religion ».

La noblesse d’une lignée ne réside pas seulement dans les titres, mais dans la capacité à incarner les valeurs héritées. Serigne Mbacké Madina nous enseigne que la véritable grandeur se mesure à l’aune des efforts fournis pour honorer cet héritage.

Un itinéraire éducatif exemplaire
Dès l’âge de sept ans, Serigne Mbacké Madina entame son apprentissage religieux à Tindody chez Serigne Matar Allé Lô. Il poursuit ensuite ses études auprès d’érudits de renom, jusqu’à un séjour enrichissant en Mauritanie sous l’égide de Serigne Ahmadou Dieng Hassan. À son retour, il perfectionne son savoir à Diourbel, puis à Touba, se spécialisant dans les sciences islamiques.

La quête du savoir est un acte de foi. Serigne Mbacké Madina a fait du savoir une vocation, en y consacrant des années de discipline, d’humilité et de déplacement. Il nous rappelle que la lumière de la science ne se reçoit qu’en se mettant en route vers elle.

Une spiritualité profondément incarnée
Malgré les biens et responsabilités, Serigne Mbacké Madina a toujours vécu dans le détachement. Fidèle à l’exemple de Cheikh Ahmadou Bamba, il faisait preuve d’une humilité remarquable. Sa piété transparaissait dans ses gestes, son regard, et sa vie quotidienne centrée sur la récitation du Coran.

Le véritable guide spirituel n’est pas celui qui s’impose, mais celui qui s’efface devant Dieu. Serigne Mbacké Madina nous apprend que la grandeur réside dans la simplicité et la fidélité au message divin.

L’engagement au service de la communauté
Installé à Touba-Kaël en 1935 par son père, il prend la relève dans la formation spirituelle des disciples tout en développant des projets agricoles destinés à financer la Grande Mosquée de Touba. Il fonde plusieurs villages et daaras, qui deviennent des pôles éducatifs et spirituels.

La foi authentique se manifeste par l’action. Serigne Mbacké Madina illustre que l’élévation spirituelle peut et doit s’accompagner d’un engagement concret pour le bien-être de la communauté.

Le leadership au service du sacré
En 1978, il devient Khalife de Darou Khoudoss. Dès lors, il initie la construction de la grande mosquée du lieu, qui deviendra un symbole fort du Mouridisme. Il enchaîne avec d’autres projets structurants tels que la réhabilitation du « Baïti » et la création du marché Mame Diaara.

Le leadership véritable ne consiste pas à gouverner, mais à servir. Serigne Mbacké Madina a mis son autorité au service de l’héritage mouride, démontrant que toute responsabilité est un test d’humilité et de service.

Préserver la mémoire des lieux saints
En 1981, sur consigne de Serigne Abdoul Ahad Mbacké, il lance les travaux de réhabilitation du village historique de Thieyène, dirigés par son fils aîné Serigne Cheikh Mbacké Madina. Ce chantier devient un acte de mémoire et de piété.

Préserver les lieux saints, c’est préserver l’âme de notre héritage. En restaurant Thieyène, Serigne Mbacké Madina a ravivé une page de l’histoire du Mouridisme, prouvant que la spiritualité s’ancre aussi dans la fidélité aux lieux.

Les témoignages d’une vie exemplaire
Les plus grands guides de la confrérie ont loué ses qualités exceptionnelles. Cheikh Mouhamadou Fadal, Cheikh Abdoul Ahad, Serigne Cheikh Gaïndé Fatma, et bien d’autres, ont reconnu en lui un homme dont la piété égale celle des aînés, et dont l’humilité transcende les générations.

Les éloges sincères sont ceux que les autres formulent, non ceux que l’on recherche. Serigne Mbacké Madina n’a pas cherché la reconnaissance, mais sa vie d’intégrité et de service a suscité les plus beaux hommages. Il nous enseigne que la vraie réussite est celle que les autres attestent par leurs souvenirs.