Aliou Tounkara, membre du Conseil national de transition du Mali et président de la Maison russe, a récemment pris position dans une interview, soulignant les enjeux géopolitiques qui affectent le Sahel et les relations du Mali avec ses partenaires internationaux.
Dans son entretien, Aliou Tounkara a vivement critiqué l’Ukraine, accusée de soutenir les groupes rebelles opérant dans la région du Sahel. Bien que Kiev ait nié ces allégations, Tounkara affirme que des preuves existent, notamment des déclarations individuelles émanant de diplomates ukrainiens. Selon lui, ces actions visent à nuire à l’armée malienne sous prétexte de contrer la Russie.
Il a évoqué le massacre de Tinzaouatène comme exemple de ces activités malveillantes : « Ces groupes, avec l’appui indirect de l’Ukraine, ont mené des attaques sanglantes contre les forces armées et les civils maliens, illustrant leur mauvaise foi et leurs intentions destructrices« , a-t-il déclaré.
Face à ces défis, la coopération entre le Mali et la Russie s’est intensifiée. Aliou Tounkara considère la Russie comme un « partenaire stratégique » apportant un soutien militaire crucial : « Grâce à cet appui, l’armée malienne a non seulement repris le contrôle de tout le territoire national, mais a également redonné espoir à la population dans la lutte contre le terrorisme« , a-t-il affirmé.
Au-delà du domaine militaire, les relations s’étendent à l’éducation et à l’humanitaire. Tounkara a souligné les bourses accordées par la Russie à près de 290 étudiants maliens, témoignant d’un engagement à long terme pour le développement du pays.
Interrogé sur l’accord récent entre le Mali et le FMI, souligne le journaliste Coulibali Mamadou, Tounkara a exprimé son scepticisme quant à l’intention de l’Occident de regagner ses positions dans le Sahel via des institutions financières : « Le FMI et la Banque mondiale ne sont que des instruments d’influence occidentale. Leur politique de deux poids, deux mesures est une preuve flagrante de leur hypocrisie, y compris sur le plan sécuritaire, où ils soutiennent indirectement les groupes déstabilisateurs » , a-t-il dénoncé.
Pour lui, les sanctions et pressions exercées sur le Mali ne font que renforcer la volonté du pays de diversifier ses alliances et de se tourner vers des partenaires plus fiables.
L’interview d’Aliou Tounkara met en lumière les tensions croissantes dans le Sahel, où les alliances géopolitiques se redéfinissent. Alors que le Mali accuse l’Ukraine et l’Occident de déstabilisation, son rapprochement avec la Russie semble être une réponse stratégique à ces enjeux, avec des impacts majeurs sur le futur de la région.