L’isolement numérique des villages de Boucotte menace l’éducation et la santé
Les villages de Boucotte Wolof, Boucotte Diola et Boucotte Djembering, situés à environ trois kilomètres de Cap Skirring, souffrent d’un manque criant de réseau téléphonique, malgré les appels répétés des habitants aux autorités étatiques. Les villageois, à travers des témoignages recueillis par Sursaut Citoyen, expriment leur frustration face à cette situation qui entrave le développement de leurs localités.
En ce 21e siècle, l’absence de réseau téléphonique persiste dans ces villages de Boucotte. Ephrem Manga, membre de Sursaut Citoyen, a déclaré lors d’une visite qu’il a dû se déplacer pour émettre un appel, ce qui l’a conduit à interroger les notables, les enseignants et les chefs de postes de santé sur cette problématique.
Le chef de village de Boucotte Wolof, Mamadou Ndiaye, a confirmé que ce problème dure depuis plus de trente ans, malgré l’installation d’une antenne par un opérateur. La faible performance de cette antenne, alimentée par une batterie mal entretenue, ne permet pas de résoudre le problème. Il a appelé les opérateurs téléphoniques à intervenir pour soulager les habitants.
Samba Diabang, délégué de quartier à Boucotte Wolof, a également souligné les difficultés de communication, aggravées par les conditions météorologiques. Il a lancé un appel aux autorités et aux opérateurs téléphoniques pour une aide urgente.
Ibrahima Mbaye, représentant de la jeunesse de Boucotte Wolof, a évoqué l’échec des démarches entreprises pour améliorer le réseau et a donné l’exemple d’un major des Sapeurs-Pompiers contraint de déménager à cause des problèmes de connexion.
Aïssatou Faty, présidente du Groupement des femmes de Boucotte Djembering, a aussi décrit les défis posés par un réseau défaillant, rendant même la réponse aux appels difficile.
Les conséquences de cette situation touchent divers secteurs, notamment l’éducation et la santé. Boubacar Sané, intendant du lycée de Boucotte Djembering, a expliqué comment le manque de réseau limite l’utilisation des forfaits internet et oblige le personnel à se déplacer à Cap Skirring. Il a également mentionné que les tentatives de contacter la Sonatel n’ont pas abouti à des changements concrets.
Mme Manga Marcelle Germaine Goudiaby, infirmière chef de poste de Boucotte Djembering, a relaté les défis rencontrés dans son travail à cause de la mauvaise connexion, notamment l’envoi de données et la commande de vaccins digitalisée. Cette situation affecte non seulement son efficacité professionnelle, mais aussi la qualité des services de santé fournis aux habitants.