Les travailleurs sénégalais réclament à Macky Sall et au secteur privé des salaires dignes et décents
Les centrales syndicales considérées comme les plus représentatives du Sénégal ont organisé mardi à Dakar un défilé commun pour célébrer la fête du travail, une mobilisation à laquelle ont participé les syndicats de base affiliés, sur le thème « Unis pour des salaires dignes et décents’ », a constaté l’agence de presse sénégalaise.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, participait à ce défilé traditionnel, dont une partie s’est déroulée à la place de l’Obélisque.
« Cette mobilisation massive traduit l’idée selon laquelle les travailleurs ont toujours confiance aux centrales syndicales« , a fait valoir le secrétaire général adjoint de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) Lamine Fall.
Il a d’autant plus fustigé « certains patrons » du secteur privé qui selon lui ne respectent pas les droits syndicaux de leurs agents.
« Certains employeurs, à chaque fois qu’ils ont été mis en demeure pour non-respect du droit syndical, trouvent des stratégies pour liquider les délégués syndicaux« , a souligné Lamine Fall.
Selon lui, « le travail d’intermédiaire, le journalier et la prestation de service ont remplacé l’embauche’’, des pratiques pourtant bannies par le code du travail, a-t-il rappelé.
Son camarade de la CNTS/FC, Cheikh Diop, a lui appelé à une solidarité syndicale axée sur l’unité pour mieux fédérer les forces des différentes centrales, en vue de faire basculer en leur faveur la balance des négociations.
« Avec ces 5 centrales qui regroupent presque 80% des travailleurs, si nous fédérons nos forces, nous pouvons avoir gain de cause facilement« , a-t-il soutenu.
Cheikh Diop a également souligné la nécessité d’intégrer dans les luttes syndicales les travailleurs évoluant dans l’informel et les acteurs du monde rural, avant de revenir sur les difficultés que traversent des entreprises comme la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS).
Cette dernière « a aujourd’hui du mal à vendre sa production. Et si on n’y prend pas garde, quelque 7.000 à 20.000 emplois sont menacés« , a-t-il dit.
Le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), Mballo Dia Thiam, a pour sa part appelé à une réforme du système indemnitaire et de rémunération dans la fonction publique, lequel a été hérité de la colonisation, a-t-il relevé.
« L’Etat doit penser à traiter ses agents en toute égalité« , a-t-il indiqué, affirmant par ailleurs que certaines structures de santé « ne sont plus solvables » du fait de dettes contractées par ces dernières dans le cadre de la mise en oeuvre de la Couverture maladie universelle (CMU).
Il a aussi invité les autorités à revoir le statut des diplômés en santé communautaire, qui constituent « un maillon important dans le dispositif sanitaire’’, bien qu’ils ne sont encore liés à aucun corps de la fonction publique.
Le ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions, Samba Sy, venu écouter les doléances des centrales syndicales, a tenu à rendre hommage à l’ensemble des travailleurs.
« Si aujourd’hui notre pays a enregistré un taux de croissance économique significatif, il le doit aux travailleurs et au monde rural pour la production agricole obtenue cette année », a-t-il déclaré.
Aussi le gouvernement se trouve-t-il « dans un esprit de communion et de conjugaison des efforts« , a assuré Samba Sy, avant d’inviter les travailleurs à mettre en avant « la réflexion et l’intérêt supérieur » du Sénégal dans le cadre de leurs revendications.
« Les revendications sont absolument légitimes. Et le gouvernement promet de les résoudre dans la limite des moyens disponibles sans oublier les autres secteurs« , a-t-il dit.