Les médias appelés à éviter les discours de haine en période électorale

Les médias appelés à éviter les discours de haine en période électorale

Face au climat socio-politique tendu, à la banalisation de la violence et à la prolifération des discours haineux, les journalistes et défenseurs des droits de l’Homme sont exhortés à lutter contre ces dérives. La présidente de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) du Sénégal, Pr Amsatou Sow Sidibé, a lancé un appel aux médias pour qu’ils adoptent un comportement responsable et professionnel.

Pour combattre les discours de haine, notamment en période électorale, la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), en collaboration avec le Haut-commissariat des Nations unies et la Cndh, a présenté un manuel de prévention. Ce document vise à renforcer l’éthique des journalistes en leur recommandant d’éviter les termes offensants pour désigner des nationalités étrangères. Par exemple, l’usage de « Ndéreng » pour les Guinéens ou de « Niack » pour les Africains d’Afrique centrale doit être proscrit, car ces termes sont considérés comme péjoratifs.

Il est également conseillé d’éviter les désignations ethniques dans les reportages pour ne pas stigmatiser. Le manuel préconise d’utiliser « Sénégalais » au lieu de termes comme « Diola », « Sérère » ou « Peul ». De plus, les expressions « politicien » et « politicienne » sont à éviter en raison de leur connotation négative, à remplacer par « homme politique » et « femme politique ».

Dans la sphère politique, les termes « ennemis politiques » devraient être remplacés par « adversaires politiques » pour favoriser la cohésion sociale. La Cndh souligne l’importance de trouver un équilibre entre la liberté d’expression et la cohésion sociale, rappelant que les médias jouent un rôle crucial dans le discours politique, notamment lors des élections.

Pr Amsatou Sow Sidibé a aussi évoqué l’importance des médias dans la protection de la démocratie, soulignant leur rôle de ‘gardiens de l’information’. Elle mentionne l’exemple du génocide rwandais pour rappeler les dangers des discours de haine. Mamadou Thior, président du Cored, a ajouté que l’autocensure peut être nécessaire pour éviter la propagation de la haine, affirmant que le manuel est crucial pour guider les médias vers des pratiques responsables et éviter la stigmatisation.

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