Les «impasses» et «sens interdits» vers l’élection présidentielle 2019 au Sénégal, Par Ahmadou FALL

Bien que la plupart d’entre eux soient sans interdit, les enjeux de la présidentielle de 2019 imposent de la part de nos hommes politiques, une attitude et un comportement à la hauteur des attentes, hélas persistantes des électeurs sénégalais !

Après SENGHOR, DIOUF, WADE, et SALL, le Président sortant, né dans un Sénégal prétendu indépendant et souverain, les espoirs du peuple, espoirs d’un Sénégal pour tous et par tous, d’un Sénégal « res publica », patrie plutôt qu’objet d’éternelles convoitises partisanes et égoïstes sont malmenés…

La notion de chose publique devrait constituer le socle de toute ambition, la ligne de conduite de tout homme politique qui se respecte.

Ainsi, le profil idéal pour les prochaines échéances est celui d’un candidat au passé et qualités humaines irréprochables, imprégné des réalités, pragmatique plutôt qu’idéologue.

Notre Sénégal ne mérite pas le traitement que lui ont réservé ses hommes politiques depuis son accession à la souveraineté internationale.

Le premier Président du Sénégal « Indépendant », Léopold Sédar SENGHOR avait jeté les bases d’un Etat et des institutions solides aux acquis démocratiques à améliorer et consolider certes, mais déjà ancrés… Le Président poète avait alors abreuvé le pays de Lettres et de Sciences Humaines au détriment de la Technologie, nécessaire à tout développement.

Son successeur à la Présidence de la République (dévolution monarchique du pouvoir ?), Abdou DIOUF était plutôt partisan d’un « laisser-faire » devenu un « laisser-aller » qui avait installé le pays dans une léthargie devenue insoutenable à l’époque, entre les mains des institutions de Bretton Woods… Les prémisses d’un « Lion qui dort » ?

Maître Abdoulaye WADE, Africaniste, ambitieux, pragmatique et décomplexé nous a laissé un souvenir de Président, visionnaire, bâtisseur mais trop « paternaliste » dans tous les sens du terme !

L’homme de sa génération, le Président Macky SALL semble être un « lifting à l’envers » ; il donne l’impression de présenter toutes les prédispositions d’un corps jeune, mais qui s’abreuve de vieilleries !

60 années d’aliénation culturelle et économique…

60 années de vie politique politicienne, de « combine bëré », de « wax waxeet » et de tripatouillages constitutionnels…

60 années de folklore et de saupoudrage…

60 années de détournement de fonds publics et d’achat de loyauté !

60 années d’opacité dans la gestion des ressources et l’élaboration des contrats nationaux et internationaux !

60 années après notre accession à la souveraineté internationale, nous dépendons encore dans tous les secteurs prioritaires et stratégiques, de l’Occident en général, de l’Asie dans une moindre mesure, et de l’ancien pays colonisateur en particulier.

Toujours avec la complicité de dirigeants militants d’un pouvoir confisqué, faisant feu de tout bois pour garder la chaleur de leurs fauteuils, et à vie si possible !

Aussi, la multiplication des candidatures, souvent farfelues et/ou malvenues, les candidatures indépendantes, ajoutées aux fausses candidatures (poissons-pilotes), télécommandées par le pouvoir pour brouiller les cartes rendent illisible le paysage politique, du moins pour les électeurs non avertis…

Comment comprendre que des domaines stratégiques tels que l’Education, base de toute construction d’un Etat-Nation solide et ayant vocation de compter sur ses ressources humaines et expertises locales soient encore à la merci des étrangers ? Turcs, Français, Américains…

Dire que le nouvel aéroport du Sénégal, l’AIBD, un symbole de notre fierté nationale a, à sa tête, un dirigeant étranger !

Nous ne semblons pas apprendre de nos échecs…

Air Afrique était une compagnie aérienne africaine, symbole d’une intégration réussie et prémisse d’une Afrique UNIE, forte, solidaire, et en bonne santé économique sous le management du Sénégalais Cheikh Boubacar FALL (1961-1973).

Mais après quelques turbulences politico-diplomatiques qui ont placé, à la tête de cette compagnie multinationale africaine, un nouveau dirigeant français, Air Afrique avait amorcé son atterrissage, descente aux oubliettes !

Le même sort a été réservé à notre compagnie nationale Air Sénégal, sous management marocain…

Nous n’avons plus besoin de rappeler que le peuple semble avoir acquis un degré de maturité au-delà de celui de ses dirigeants, toujours enclins à pratiquer une politique d’une époque révolue !

Les Technologies de l’Information et de la Communication, les réseaux sociaux, les radios et Télévisions font qu’aujourd’hui, le village le plus reculé a accès à toutes les informations et à la seconde près !

La scène politique est confisquée par des « représentants » qui pour la plupart ignorent leurs statuts, leurs missions… Trop de cacophonie, trop d’attaques crypto-personnelles en « armées mexicaines » et presque pas de débats d’idées !

La sanction des urnes ne cesse de se manifester en surprise (DIOUF en 2000 et WADE en 2012), les politiciens se faisant trop souvent une mauvaise lecture du paysage politique et du tissu électoral.

Je ne pourrais terminer sans attirer l’attention sur cette nébuleuse dans la distribution des cartes d’électeurs. J’avais posté un texte pour louer la bonne organisation des inscriptions sur les listes électorales au Consulat du Sénégal à PARIS… J’avais peut-être parlé trop vite…

Beaucoup de couacs ont été enregistrés par la suite et au moment où je publie ce texte, je fais partie des tout premiers inscrits et je ne suis toujours pas en possession de ma carte d’électeur !

En guise de clin d’œil aux féticheurs ; « les voies du seigneur sont impénétrables… »… Epargnons nos enfants, albinos et autres cibles des sacrifices maléfiques !

Et que le meilleur pour le Sénégal gagne !

2 COMMENTAIRES
  • Roger milla alias ken bugul

    Tres beau texte

  • Jean Noel Ndior

    Bravo et du courage

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