L’économie d’un pays qui aspire au développement doit impérativement reposer sur le travail de ses citoyens : comme disait l’autre, il faut travailler, beaucoup travailler. L’entreprise est la cellule de base de la création de valeur et d’emplois. Le Sénégal a effectué son premier recensement général des entreprises avec l’ANSD (agence nationale de la statistique et de la démographie). Le rapport stipule que 97% de nos entreprises sont dans l’informel et ne fournissent que 16,3% du chiffre d’affaires global des entreprises tandis que les 3% des unités économiques restant apportent 83,7% de ce même chiffre d’affaire. Cela veut autrement dire que les entreprises formelles sont à même de créer plus de richesse d’emplois, donc plus performante.
Ce recensement avait entre autres objectifs de fournir aux bailleurs de fonds, aux autorités publiques et aux décideurs des informations pour l’atteinte des objectifs du PSE( plan Sénégal émergent) Il stipule, entres autres caractéristiques que l’entreprise type sénégalaise a une faible capacité de création de richesses et d’emplois, ne vit pas longtemps et ne connait pas les structures de financement. Ainsi il est incompréhensible que lors des assises du MDES, préside par le premier ministre le débat de l’informel ne soit pas posé. Le Sénégalais se vante devant les autorités chinoises et devant le monde entier d’avoir un sol riche en matières premières mais le véritable challenge c’est d’avoir des PEP (petites entreprises performantes) capables de jouer pleinement leur rôle en nouant des alliances stratégiques avec les firmes exploitant pour capter le maximum de profits pour notre pays. La rapidité avec laquelle on crée des entreprises au Sénégal est magnifie devant le monde entier mais on ne met pas l’accent sur le taux de mortalité des unités économiques existantes. Ce rapport est une évaluation diagnostique de la situation de l’entreprise sénégalaise. La solution c’est la migration progressive des entreprises de l’informel au formel. Pourtant les solutions existent mais la véritable question c’est pourquoi on ne les utilise pas ? Trois réponses sont possibles :
-Soit ces solutions sont totalement méconnues des autorités charges du pilotage des PME,
-soit c’est le poids des habitudes et des routines existantes,
-soit la situation arrange certains qui, de ce fait s’érigent en détracteurs pour la maintenir.
Pour venir aux solutions, il faut maîtriser le point de départ qui se trouve être le secteur informel. Or c’est un secteur ou évoluent souvent les corps de métiers .Le plus souvent, les individus qui y évoluent sont ceux qui, soit n’ont pas fait l’école occidentale ou n’ont pas réussi dans les études. Les fonctionnaires chargés de faire des études de ce secteur se croient, a tord, plus intelligents au point d’armer un mépris chez les agents de l’informel. Ainsi, ils ne peuvent pas comprendre ni saisir les opportunités que renferment ce secteur. Ils gèrent leur statut et leurs carrières et nourrissent un complexe de supériorité injustifié. Ils sont formés dans des écoles qui ont comme base scientifique la logique causale. Or, en Afrique et particulièrement au Sénégal, le poids de l’esclavage, de la colonisation et du néocolonialisme a fini par anéantir chez l’homme toute logique d’organisation et de méthode en vue d’anticiper de futurs possibilités et, au delà, par installer la peur de l’échec. Le raisonnement de l’africain est plus proche de la logique effectuable. Mais le plus important est que, avec l’évolution du monde, on assiste de plus en plus a un environnement VICA des affaires. C’est un monde volatil, incertain, complexe et ambigu qui favorise la logique effectuable sinon la symbiose des deux logiques. Ainsi l’Afrique est capable de reprendre du poil de la bête avec ce nouveau monde renforcé par la révolution du numérique qui remet tout le monde a la case de départ. Ce secteur informel renferme des niches de création de richesse et d’emplois inestimables. Mais ceux qui le maîtrisent sont ceux qui y ont vécu et qui ont pu apprendre a chaque fois de leurs erreurs au point d’acquérir des compétences qui leur ont permis d’y sortir avec succès et avec un capital d’expérience et d’expertise . Ils savent se départir du poids des habitudes pour aller à la performance.
Les habitudes font qui nous sommes et nous conduisent à la routine qui, par définition nous dispense de faire des efforts. Ceci est renforce par le comportement de certaines autorités qui érigent la corruption, la concussion et l’achat de conscience en mode de gouvernance. Le gain facile maintient la jeunesse dans le parasitisme. On est victime d’un ostracisme injustifié si l’on essaie de prôner la droiture, l’honnêteté, la dignité qui étaient pourtant les points forts de nos valeurs ancestrales. Comment un pays peut il avancer si on clochardise d’éminents professeurs qui acceptent , pour bénéficier de privilèges et de prébendes , de parcourir des maisons, des villes, des villages pour recueillir des signatures pour le parrainage d’un candidat , ou qui osent se transformer en tailleurs de la constitution alors qu’ils devaient plutôt songer a engager la réflexion pour sortir le pays d’un marasme économique qui franchira bientôt ses 60 ans .Osons faire comme nos anciens guides religieux et nos valeureux résistants qui ont fini de nous indiquer la voix de la dignité et du code de l’honneur . Cessons de s’inscrire dans une dynamique de détracteurs de la bonne cause. Dans tous les secteurs d’activité nous faisons du surplace a cause du poids des habitudes, nous refusons le changement sans avoir l’air de s’en rendre compte : le secteur éducatif est inadéquat par rapport aux exigences économiques du moment. On forme les jeunes de la même manière alors que les besoins en emploi changent, ce qui augmente sensiblement le nombre de nouveaux demandeurs d’emploi. On gouverne ou s’oppose de la même manière depuis 1960 alors que nous avons de nouveaux outils de l’information nous permettent de communiquer autrement ; On entreprend ou crée de la valeur comme d’habitude or le nouveau monde le fait autrement grâce au numérique. Cependant la situation de marasme économique arrange ceux qui ont l’habitude de profiter du malheur des autres. Ces derniers n’hésitent pas à s’ériger en détracteurs de la bonne cause.
Les détracteurs profitent de l’informel pour bénéficier des retombées : un changement du système ira a l’encontre de leurs intérêts. Ils aiment les routines et obstruent toute velléité de changement. Ce sont des adeptes de la corruption, de la concussion et de l’achat de conscience. Il font croire a tout le monde que c’est de la malédiction , que c’est la volonté du tout puissant et que celui qui sera capable d’inverser la tendance n’est pas encore né. On les retrouve dans tout le système. Ils créent des pertes inacceptables dans l’entreprise et inconsciemment compromettent leur avenir, celui de leur unité de production et celui de leur pays. Leurs actions plombent l’économie du pays et du continent noir. Mais l’erreur à ne pas commettre, c’est de leur en vouloir. Au contraire il faut d’abord les maîtriser, ensuite les sensibiliser et enfin les transformer pour les récupérer. Ils sont victimes de leurs ambitions, de leurs formations ou habitudes.
Les autorités ont la lourde mission de faire face a ces contraintes pour profiter de la démocratisation du savoir, de la révolution du numérique, du nouveau monde VICA , des ressources humaines de qualité pour non seulement aller progressivement à la formalisation mais pousser la réflexion vers la transformation digitale de l’ entreprise . C’est une des possibilités pour l’Afrique d’aller vers le développement.
Birame Khoudia Lo (Président APE/Deggù)
Merci mr Lo vous avez touchè du doigt la veritable cause qui plombe notre envol et je vous prierai pour aider à l èveil des consciences de mieux vous èpancher à travers des debats de quartiers.sinon pour le parainage je ne suis point contre que des personnes averties en donnent les tenants et les aboutissants.