Le Sénégal explore le lien entre santé et climat avec un nouveau projet de recherche

Le Centre de recherche africain sur la santé et la population (APHRC), en collaboration avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine et le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal, développe un projet de recherche visant à examiner les interactions entre les maladies non transmissibles et le changement climatique. Cette initiative se concentre sur la production de données scientifiques probantes dans une région où de telles informations sont rares.

Selon Dr Cheikh Faye, directeur du Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest de l’APHRC, ces interactions sont mal comprises en Afrique subsaharienne malgré leur influence potentielle. Il s’est exprimé lors d’une réunion axée sur l’importance de ce projet. Ces relations complexes sont souvent influencées par des phénomènes comme l’urbanisation croissante, l’augmentation du transport motorisé et les émissions de gaz à effet de serre.

Ce projet, qui s’étendra sur trois ans à partir de mars prochain, se déroulera notamment à Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Matam. Les chercheurs recueilleront des données sanitaires et environnementales sur des sites spécifiques afin de mieux comprendre les liens entre la chaleur et la santé.

Dr Sokhna Thiam, expert en immunologie environnementale à l’APHRC, indique que l’étude explorera comment la chaleur, la qualité de l’air et la végétalisation urbaine interagissent pour influencer les maladies non transmissibles dans les villes sénégalaises. De plus, elle souligne que des affections cardiovasculaires, rénales et respiratoires peuvent être exacerbées par des facteurs climatiques tels que les températures élevées et les risques d’inondation associés à une pluviométrie accrue, ainsi qu’à la pollution de l’air.

Dr Codou Badiane Mané, du ministère de la Santé et de l’Action sociale, a affirmé l’importance cruciale de cette étude pour fournir des preuves scientifiques qui pourront être intégrées dans des documents de politiques, tels que le Plan national d’adaptation aux changements climatiques ou le projet de résilience aux changements climatiques en cours d’élaboration.

L’APS rapporte également la participation à cette rencontre de divers chercheurs et spécialistes, incluant urbanistes, experts en environnement, géographes, sociologues ainsi que des membres du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen).

Le développement de cette étude vise à enrichir les connaissances existantes et à combler les lacunes identifiées dans la compréhension des interactions complexes entre le climat et la santé au Sénégal.