« Le secteur privé est en avance sur les stratégies publiques en matière de santé numérique. » I. Kandji, ingénieur informatique

« Le secteur privé est en avance sur les stratégies publiques en matière de santé numérique. » I. Kandji, ingénieur informatique

Un panel sur la stratégie de santé digitale a récemment été organisé par la Communauté e-santé, sous le thème : « Santé numérique et équité : Réduire les inégalités d’accès grâce à des solutions technologiques locales ». Cette rencontre a rassemblé des intervenants de renom tels qu’Hélène Agnès Diène, socio-anthropologue de la santé, Ibrahima Kandji, chef de projet en systèmes d’information hospitaliers à HOPITALIA, et Aïssatou Sall, responsable du volet digital à la Direction générale des établissements de santé (DGES) du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS).

Lors de son intervention, Ibrahima Kandji a plaidé pour une meilleure intégration du secteur privé dans les politiques publiques de digitalisation de la santé. Selon lui, le secteur privé, avec des initiatives telles que celles de HOPITALIA, est bien en avance sur les stratégies publiques en matière de santé numérique. Depuis une décennie, HOPITALIA propose des solutions innovantes adaptées aux besoins des établissements sanitaires, tandis que d’autres jeunes entrepreneurs actifs depuis cinq ans ont également développé des outils technologiques de pointe.

Kandji a mis en avant l’importance de normes et standards définis par l’État, qui permettraient d’assurer l’interopérabilité des solutions technologiques. Il a ajouté que la mise en place d’un cadre réglementaire clair favoriserait la certification des solutions privées et encouragerait la compétitivité de ces entreprises sur le marché international. Ce modèle pourrait, selon lui, non seulement accélérer la digitalisation de la santé au Sénégal, mais aussi positionner des acteurs locaux comme champions régionaux dans l’industrie numérique.

la collaboration entre le secteur public et le secteur privé est essentielle pour accélérer la transformation numérique de la santé au Sénégal. En s’appuyant sur les avancées déjà réalisées par le secteur privé et en adoptant des standards clairs, le Sénégal pourrait atteindre ses objectifs de digitalisation bien avant les échéances prévues, comme celles du Programme Sénégal 2050, dit-il.

Le chef de projet en systèmes d’information hospitaliers à HOPITALIA a également souligné que des pays comme le Rwanda captent actuellement l’essentiel des financements internationaux dans ce domaine, en raison d’une stratégie cohérente et inclusive.

Aïssatou Sall, représentant le MSAS, a rappelé que le ministère de la santé avait déjà réalisé un état des lieux des infrastructures numériques et des outils utilisés dans les établissements de santé à travers le pays. Elle a mentionné que ce diagnostic, réalisé en collaboration avec la Banque mondiale, inclut l’évaluation des équipements informatiques, des applications utilisées et des besoins spécifiques de chaque région.

Elle a précisé que ces informations servent de base à l’élaboration de la stratégie nationale de santé digitale et du plan directeur informatique. Selon Sall, ces efforts visent à aligner les initiatives publiques et privées pour répondre aux besoins des établissements de santé et renforcer la connectivité numérique.

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