C’était il y a trois mois. Les 20000 derniers déplacés du site de l’aéroport de Mpoko à Bangui rentraient dans leurs quartiers sur ordre du gouvernement. Après une période de soulagement, les «retournés» continuent de vivre dans la précarité.
Des tentes de fortunes au milieu des maisons détruites. C’est dans le quartier Fondo, l’un des plus touchés pendant la crise, que sont revenus de nombreux déplacés du camp de Mpoko.
En janvier, le gouvernement a donné 50 000 francs à chaque famille pour quitter le site et revenir vivre dans leur quartier d’origine. Passés les premiers moments d’euphorie, les habitants sont vite retournés à la réalité. Faute de moyens, Catherine et ses quatre enfants ont fabriqué une hutte faite de bâche et de tôles.
« Nos maisons ont été détruites et on n’a pas d’argent pour louer une maison, donc on a reconstruit une tente avec ce qu’on avait, explique la mère de famille. Il n’y a personne du gouvernement qui est venu voir comment on vivait ici depuis qu’on a quitté Mpoko, alors qu’on manque de tout et qu’on a du mal à manger. »
La question sanitaire est également mise en cause. Sur place, pas d’eau potable. Les rares puits que l’on trouve dans le quartier sont insalubres et vecteurs de maladies, comme l’explique Miguel : « Ça fait trois semaines que l’on n’a pas d’eau potable. On a des puits mais vu que dedans ils ont jeté des corps, on ne peut pas les utiliser. Donc il faut qu’on quitte notre quartier et que l’on marche deux trois kilomètres parfois pour aller chercher de l’eau. »
De son côté, le ministère des Affaires sociales assure qu’un million de dollars vont être débloqués pour assurer un suivi des habitants qui se trouvent aujourd’hui démunis.
Avec Rfi