Le rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) sur l’élection présidentielle du 24 mars 2024 au Sénégal a été officiellement remis ce mercredi 29 mai 2024 à Dakar. La Cheffe de mission, Malin Björk, a présenté le document au président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara. Bien que le contenu détaillé du rapport ne soit pas encore public, un retour sur les observations préliminaires fournies par la mission le 26 mars 2024 offre un aperçu des points clés observés lors de cette élection.
Dans sa déclaration préliminaire juste après l’élection, la MOE UE a salué une élection « bien organisée et ouverte » Le scrutin du 24 mars 2024 a mobilisé les électeurs dès le matin dans une atmosphère calme et ordonnée. Les observateurs ont noté le respect général des procédures dans les bureaux de vote observés. Les représentants des candidats, notamment ceux d’Amadou Ba et de Bassirou Diomaye Faye, étaient présents dans plus de 90 % des bureaux de vote, ce qui a contribué à la transparence du processus. La Commission électorale nationale autonome (CENA) a déployé plus de 20 000 contrôleurs et superviseurs à travers le pays, assurant un dépouillement correct et transparent dans les bureaux de vote visités.
La MOE UE a noté que, bien que l’élection ait été reportée initialement du 25 février au 24 mars, la décision du Conseil constitutionnel d’assurer la tenue du scrutin avant la fin du mandat présidentiel a aidé à pacifier l’espace politique. La libération de l’opposant Ousmane Sonko et du candidat Bassirou Diomaye Faye, suite à la promulgation d’une loi d’amnistie le 6 mars, a également contribué à l’apaisement politique.
Le cadre juridique des élections est globalement conforme aux standards internationaux, bien que l’absence d’encadrement du financement des campagnes électorales ait été relevée comme une lacune importante. Le processus de parrainage des candidatures a également été critiqué pour son manque de transparence et de fiabilité.
La campagne électorale, écourtée à 14 jours en raison de la crise politique, s’est déroulée dans un climat relativement apaisé malgré des contraintes logistiques liées au Ramadan. Les médias, bien que pluralistes, ont fait face à des restrictions sévères de la liberté de la presse, avec plusieurs cas d’arrestation de journalistes et des suspensions de signal pour certaines chaînes de télévision.
En dépit de suspensions temporaires de l’Internet mobile, les réseaux sociaux ont joué un rôle crucial dans la diffusion d’informations, permettant aux citoyens de suivre la campagne électorale et les manifestations en cours.
La participation des femmes à l’élection a été limitée malgré une loi sur la parité, et la participation des personnes en situation de handicap a montré des avancées notables mais nécessitant encore des améliorations.