»Le pays crie, le pouvoir dialogue entre sourds », selon Souleymane Bâ

 »Le pays crie, le pouvoir dialogue entre sourds », selon Souleymane Bâ

Alors que le gouvernement multiplie les appels au dialogue national, Souleymane Ba, journaliste et chroniqueur engagé, dresse un constat implacable de la situation sociale du Sénégal. Dans un entretien accordé à notre rédaction, il dénonce un écart croissant entre les discours officiels et la réalité vécue par les Sénégalais.

« Le soleil continue de se lever sur Dakar, mais pour beaucoup, il ne brille plus », entame-t-il d’un ton grave. « Allez voir les files devant les agences d’intérim, écoutez les conversations dans les quartiers, ce pays ne rêve plus. Il survit. »

Pour Souleymane Ba, le dialogue national promu par les autorités ne répond pas aux urgences sociales. Il parle d’un « monologue institutionnel » coupé des réalités du terrain. « Pendant que le gouvernement parle d’unité et de consensus, les jeunes prennent la mer au péril de leur vie. Les enseignants battent le pavé pour des arriérés de salaire. Les hôpitaux manquent de tout, sauf de souffrance humaine. »

Interrogé sur l’efficacité des initiatives politiques actuelles, il est catégorique :

« On ne peut pas parler de dialogue quand la moitié du pays n’a pas de micro. Quand les cris qui montent des campagnes oubliées, des syndicats en grève ou des quartiers populaires ne trouvent aucun écho dans les hautes sphères. »

Il illustre ses propos par des scènes vécues : un jeune diplômé désabusé croisé à la sortie d’un bureau de placement, une infirmière à bout de nerfs dans un hôpital de la périphérie, un instituteur usé par des années de promesses sans lendemain.

« Ce pays est en train de crier. Pas de murmurer, pas de discuter : crier. Et ceux qui détiennent le pouvoir font comme s’ils n’entendaient rien. C’est un dialogue de sourds. »

À la question de savoir ce que le peuple attend, la réponse fuse : « Des actes. Pas des discours. Le peuple n’a pas besoin de grandes phrases, il a besoin de justice sociale, d’emplois, de soins, d’éducation. Il a besoin de perspectives. »

Pour lui, le danger n’est pas seulement l’indignation, mais l’habitude : « Le pire, c’est que les gens s’habituent. À la misère, à l’indifférence, au mépris. Et c’est cette résignation qui tue plus sûrement que la pauvreté. »

In fine, Souleymane Ba alerte sur l’urgence d’un changement de cap :

« Ce pays ne demande pas qu’on lui donne la parole. Il demande qu’on l’écoute, qu’on le regarde en face. Et surtout qu’on agisse. Maintenant. »

2 COMMENTAIRES
  • Ou sont le projet et le livre solution 😂😂?

    Veritè absolue. Les senegalais souffrent et meurent de faim pendant que le gouvernement se partage le gateau. C’est vraiment triste 🙂🙂

  • Ndoura Waly Mbergane

    kii mooy kannati ci gaayi ?

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