Le Mouvement Associatif  Face Aux Réformes Systémiques Du Nouveau Régime*

Au sortir de cet événement l’état du Sénégal avait entrepris des réformes dont celle de feu Lamine DIack artisan d’un mouvement « navetanes » officiel.

Cette initiative a été la phase d’encadrement du mouvement associatif par l’Etat.

Suivant cette logique l’Etat avait transféré aux collectivités territoriales la gestion de la jeunesse et des sports.
En 1974 il a créé les centres départementaux d’éducation populaire et sportive (CDEPS) avec comme feuille de route :

  • Faciliter l’accès aux savoirs, à la culture, afin de développer la conscientisation, l’émancipation de la citoyenneté. Il se positionne en complément de l’enseignement populaire.
  • Offrir aux jeunes une éducation visant l’amélioration du système social en dehors des structures traditionnelles d’enseignement et des systèmes éducatifs institutionnels.
  • Développer la communication entre l’Etat et les jeunes.
  • Soutenir et promouvoir la vie associative à la base.
  • Relancer les rencontres entre les jeunes.
  • Assurer la participation dynamique des jeunes aux projets de l’état.
  • Lutter contre le chômage et le sous-emploi des jeunes.
  • Former des jeunes entrepreneurs en vue de promouvoir l’auto-emploi.

A Partir de ce moment les CDEPS sont devenus une attraction pour les jeunes et ils abritent les sièges des ODCAV (organismes départementaux des activités de vacances).

L’ODCAV de Pikine avant la départementalisation de Guédiawaye avait profité de cette proximité pour former alors des moniteurs en collectivités éducatives, des moniteurs en alphabétisation et des régisseurs de plateaux ou techniciens de scène pour développer le théâtre populaire.

Les ASC avaient bénéficié du projet promotion jeune (PPJ) alors domicilié dans les CDEPS.

Sous l’ère du président Abdou Diouf l’ONCAV avait piloté la phase test du projet une « ASC un projet ».
 Selon l’ONCAV Les résultats après évaluation  semblaient être concluants.

Mais en 2001 les libéraux une fois au pouvoir ont créé  trois ministères pour gérer le mouvement associatif contre deux du temps des socialistes.
Ils ont aussi  multiplié les agences de financement des projets du mouvement associatif et ouvrir des espaces jeunes à côté des CDEPS.

Ces nouvelles structures libérales sont des lieux de  rencontres et de liberté générant la créativité et assurant la formation intellectuelle artistique  des jeunes.

Ce contenu est intégré dans la feuille de route des CDEPS.

Sous l’ère du président DIomaye  D. Faye l’Etat dans un souci d’efficacité et de rationalisation des ressources publiques a créé un seul ministère qui regroupe jeunesse, sports et culture.

Il envisage aussi de réunir en une seule structure toutes les agences de financement des projets destinés à la jeunesse.

La nouvelle autorité en charge du département n’est pas en terrain inconnu, juriste, elle est aussi inspectrice de la jeunesse et des sports.
Au ministère des sports elle a été d’abord  à la direction de la formation, ensuite à la tête des services régionaux des sports à Dakar et Kaolack et enfin ministre de la jeunesse, des sports et de la culture.

Pour le sport elle a décliné dix-sept (17) priorités dont dix(10) méritent réflexion par les structures en charges des ASC :

  • Adoption du code du sport après la charte du sport de 1984. Il s’agit de nouveaux textes pour une meilleure prise en charge des exigences modernes du secteur.
  • Accompagnement  des collectivités territoriales dans l’aménagement des infrastructures de proximité. Golf hand ball, Diamono hand ball et DIsso hand ball de Guédiawaye sont des clubs nés des flancs des ASC dont ils portent leur nom.
    cette situation est rendue possible par la pluridisciplinarité qui était de mise dans les « navetanes » et l’existence de ces infrastructures de base dans les quartiers de ces ASC. 
  • La promotion et l’implication des ASC de quartiers dans la  prise ne charge  des préoccupations économiques et sociales. Ce point renvoie au développement endogène.
  • Accompagnement du processus  de mise en place d’une mutuelle pour les sportifs.

Le mouvement « navetanes » doit tirer les leçons de son expérience dans ce domaine.

  • La valorisation des métiers du sport pour lutter contre le chômage des jeunes en favorisant leur prise en charge par la fonction publique.
  • Création de chaînes de télévision sportives orientées vers la promotion du sport.
  • La promotion du tourisme sportif.

La télévision et le tourisme intéressent les dirigeants du mouvement « navetanes » qui est un patrimoine national. Il faudra aussi un « ndeup » collectif pour atténuer et  éradiquer la violence qui touche presque toutes les compétitions sportives.

  • La mise en place d’un fonds national de développement du sport (FNDS).
    l’ancien ODCAV de Pikine que je présidais a été à la pointe de la lutte contre le fonds d’aide au sport qui prélevait 15% puis 5% des recettes brutes des structures de l’ONCAV.
    Quand l’ancien PM  monsieur Mamadou Lamine Loum avait dit devant les députés de la suppression des fonds spéciaux dont celui logé au ministère des sports, nous avions refusé de verser malgré la pression de l’ONCAV. C’est par la suite que les autres ont accepté de nous suivre.
    Ce  fonds collecté avait permis de reconstruire le mur du terrain de Mbao, de mettre en place le parc informatique de l’ODCAV pour numériser le fichier licences et d’acheter une voiture de liaison pour le ramassage des 5% de l’ODCAV.

Face à cette nouvelle situation de rupture le mouvement associatif doit :

-Faire une rupture sur le profil des dirigeants car on doit toujours gérer par des compétences et non la ruse.

-Innover dans son mode de fonctionnement et de planification des activités.

– Mettre l’accent sur la bonne gouvernance.

-Multiplier les sessions de formation.

 Durant les mois de mars et avril 2024 sous l’égide de l’ONG ALPHADEV  j’ai formé des dirigeants de l’ODCAV de keur Massar, de la fédération des élèves et étudiants de keur Massar et du conseil départemental de la jeunesse sur le management des organisations avec un module par samedi.

Le premier constat a été le besoin de formation est réel pour des bénéficiaires majoritairement des étudiants avec Bac plus.

                   *Khalifa DIAKHATE

Ancien Président de l’ORCAV de Dakar et du GFC

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