Le jour du jugement dernier, les enfants mendiants témoigneront contre leurs dirigeants

Lorsque le jour du jugement dernier, la parole sera donnée aux mendiants enfants du Sénégal de témoigner sur leurs dirigeants, ils diront qu’ils étaient tous pareils, aucun n’a changé leur vie de misère. Ni ceux qui ont promis le changement, ni ceux qui ont toléré que la mendicité des enfants devienne un fait de société normal, accepté et défendu par les maîtres de la construction morale de notre société.
Chaque jour, des milliers d’enfants errent dans les rues de la capitale et des grandes villes du Sénégal. Toujours en haillons, dégageant une odeur fétide, quelques fois sans chaussures, ils quémandent, se faufilent entre les voitures, guettent les sortants des lieux fréquentés jusqu’aux heures nocturnes et quelques fois tombent de sommeil sur les escaliers ou dorment sur les trottoirs, assommés de fatigue. Les décrire, c’est ressasser des images déjà familières aux sénégalais, dans Dakar et les grandes villes.
Quel citoyen ne souhaiterait pas pouvoir faire disparaître cette vie de misères quotidiennes des talibés. Ce sont des citoyens sénégalais, qui méritent protection de leurs dirigeants. Seuls les dirigeants au sommet de l’Etat peuvent faire disparaitre cette exploitation mercantile des enfants piégés par la pauvreté de leurs parents qui ont finalement décidé de les confier aux daraas pour apprendre le coran.
Mais voilà, il se trouve que ces dirigeants ont d’autres priorités. Ils ne considèrent pas la mendicité des enfants comme un mal ou l’acceptent comme un mal nécessaire, comme ceux qui envoient les enfants mendier dans la rue pour ramener un peu de pain, de sucre, d’argent et de quoi recommencer demain.
Les nouveaux dirigeants de ce pays, sur cette question, restent dans la continuité, la continuation de l’exploitation abusive des enfants, leur tolérance, sous prétexte de soutien aux daaras qui les éduquent. Ils ont promis la modernisation des daraas pour s’attirer les faveurs des tenants de ce système éducatif. Mais cela ne les dispense pas d’agir en bons pères de famille : ils doivent retirer les enfants de la rue. Il est incompréhensible et attentatoire à la dignité de la société sénégalaise d’accepter cette mendicité. Les enfants, même nés dans une famille pauvre, ne doivent pas être laissés dans la rue à quémander.
L’Etat du Sénégal a les moyens de mettre fin à ce fléau si ses dirigeants sont convaincus que c’est une violation des droits des enfants, et qu’ils ont la responsabilité de les défendre lorsqu’ils sont bafoués. Le procureur de la république, face à cette forme d’exploitation devrait normalement agir sans attendre. S’il ne le fait pas, c’est parce que ceux qui dictent la politique pénale n’en font pas un fait condamnable. Les policiers de la circulation les côtoient au quotidien et restent tout aussi indifférents.
Il en est ainsi parce que les plus hautes autorités de ce pays tolèrent aussi la mendicité des enfants. Leur engagement déterminé à y mettre fin sans délai aurait donné du courage aux procureurs et policiers pour enrayer ce phénomène qui offre aux sénégalais et étrangers l’image d’une société cruelle et irresponsable qui se cache derrière les sermons, psalmodies et louanges à Dieu et à son prophète.
C’est aux plus hautes autorités du pays que revient la responsabilité d’être clair et sans tolérance face à la mendicité des enfants. Aucune ONG, association ou direction ne peut le faire à leur place. Cette responsabilité, ils la porteront le jour du jugement dernier, lorsqu’il sera demandé aux talibés pourquoi ils ont été laissés comme des moutons en errance, alors qu’ils vivaient dans un pays moderne. Un pays moderne est un pays civilisé qui a ses us et coutumes traditionnels, mais aussi ses interdictions. La mendicité des enfants est une interdiction à consacrer et respecter par tous, sans exception. La force de l’Etat c’est pour cela et non juste pour emprisonner les critiques et activistes politiques.
Pas besoin d’attendre un rapport de la direction de la protection de l’enfant pour agir vite et efficacement. Pas besoin de bailleurs pour sortir tous les enfants mendiants de la rue. Pas besoin de directives du conseil des ministres, ni de conseil interministériel. C’est juste la volonté de l’autorité qui manque. Il faut juste agir. Que les citoyens se réveillent et constatent qu’il n’y a plus de mendiants dans les rues. Ce sera un premier signe de rupture systémique.
Le jour du jugement dernier, les mendiants intercèderont pour le premier qui le fera : Mettre fin à la mendicité des enfants au Sénégal.
Par Amadou Gueye, président de l’UNIS
Cest lrs parents qui doivent eduques leurs enfants. Darra dou ecole te memoriser alkhuran dou metier. Nitt danguaye diangue metier ak kham kham. Gouvernement bi aussi daffa wara bole alkhuran si cursus scolaire bi comme darra diekh si deuk bi.