Le geste de Feyisa Lilesa a une symbolique forte car c’est celui qu’utilisent les manifestants lors des contestations anti-gouvernementales en Ethiopie. Depuis novembre 2015, les deux ethnies les plus importantes du pays : les Omoros d’abord et les Amharas protestent contre le parti au pouvoir.
Au cœur de la contestation : un projet d’appropriation de terres, abandonné depuis. Plus de 400 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers arrêtées, selon Human Rights Watch. L’athlète Feyisa Lilesa a déclaré en conférence de presse : « J’ai fait ce geste contre l’attitude du gouvernement à l’égard des Oromos. […] Si je retourne en Ethiopie, peut-être qu’ils vont me tuer, ou me mettre en prison. »
Pour soutenir l’athlète, des internautes ont créé une cagnotte sur un site de financement participatif. Le fonds a reçu 65 000 dollars en moins de 24 heures.
Du côté du gouvernement éthiopien en tout cas, le porte-parole a assuré lundi que Lilesa ne rencontrerait aucun problème en raison de sa prise de position politique et qu’il serait accueilli au même titre que les autres membres de l’équipe olympique.
Le chercheur Marc Lavergne, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la Corne de l’Afrique, se pense sur ce geste fort et revient sur le contexte qui l’entoure.
Avec RFI