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Le désarroi des jeunes et le déshonneur du silence !

Le désarroi des jeunes et le déshonneur du silence !
Je parle du Sénégal, mon pays, là où toute parole devient muette devant la situation horrible que vivent les jeunes.

Je parle de ‘Sunugaal’, là où toute parole perd de son sens quand les jeunes ont pour seule ambition d’aller mourir en masse dans les flots des océans ou s’écroulent raides dans l’erg du Sahara.

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C’est vrai que les plans émergents de notre pays suscitent admiration et respect. Mais ces solutions politiques suscitent aussi de l’embarras devant son caractère plus qu’anecdotique que réel parce qu’elles emprisonnent les jeunes dans une imagination délirante.

Ce n’est pas aussi simple de voir nos jeunes mères prématurément vieillies par le fardeau des soucis de leurs enfants qui ne tiennent qu’à elle, Mère.

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Nos vaillants pères, devenus très nerveux, courant de toute part à la recherche de quoi subvenir aux besoins quotidiens de leurs familles.

Est-il aisé de voir nos parents paysans de nos contrées natales, dépossédés impunément de leurs champs pour les octroyer à des étrangers au nom d’une politique d’agro-business ?

Et que dire de nos cultures maraîchères, rompues subitement et indûment, par de puissantes compagnies minières étrangères avec la précieuse aide de nos autorités politiques et sans aucune compensation ou accompagnement digne de ce nom.

Nous jeunes, qui sommes parvenus, avec peine, aux études supérieures, n’osons même plus réclamer nos maigres bourses, très sélectives, qui ont d’ailleurs toujours été des ‘bourses familiales’, par crainte d’être massacrés.

Ou que nous soyons assujettis à de longues et pénibles journées de travail sans contrat ni assurance dans des chantiers de bâtiments et travaux publics avec un salaire enclin à la pitié. Ces gros et généreux bras, répudiés par l’autorité politique de leur pays, se voient impuissamment vider de leur suc juvénile par des multinationales au vu de tous.

Les difficultés que rencontre au quotidien le jeune sénégalais sont beaucoup plus profondes et les rongent davantage. Soumis à des conditions de précarité extrême, ces jeunes sénégalais démunis de tout, considérablement affaiblis, laissés à leur sort, peinent à décrier leur piteux état sous le bâton tendu par le monstre clair-obscur accosté au sommet de la Rue-Publique.

Décidément, sont marqués du stigmate du déshonneur tous ceux qui le ménagent en bégayant de peur, et tous ceux qui échangent la morale religieuse et les valeurs culturelles contre l’argent et la bienveillance des gens pansus de la Rue-Publique en inventant des sois disant ‘épreuves de Dieu’ ‘natou Yallah’.

Manifestement, c’est gênant. Ces questions ne sont pas la propriété privée de la ‘Rumeur’, c’est réel. LES JEUNES SOUFFRENT ET MEURENT. C’est un enjeu pour toute la société sénégalaise. Les faits sont violents il faut le reconnaître mais ils sont à la hauteur de l’enjeu.

Certes, le stress et les soucis sont des facteurs normaux et intrinsèques à l’être humain mais quand c’est excédent, il a naturellement tendance à trouver une échappatoire. Certains trouvent des plages de recueillements spirituels, d’autres les noient dans un verre de liqueur, et la plut-part s’adonnent à « l’herbe destructrice ». Mais quand cela devient général et « pandémique », ils créent des mouvements de masse.
Les jeunes fuient en masse leur « Teranga » à la recherche d’une idylle incertaine (una terra nostra).
Hélas qu’à chaque fois que je me prélasse au bord de la plage de Soumbédioune, j’entends, avec effroi, dans la fureur des vagues des cris assourdissants de braves jeunes qui se fracassent sur les rochers.
Qui ne les entendrait pas ?

Qui en parlerait comme il faut et surtout prendre des dispositions idoines pour nous, jeunes sacrifiés.
Fondamentalement, être jeune aujourd’hui au Sénégal n’est pas un avantage.

Mody DIOP
Journaliste Free-lance,
Spécialiste en Communication territoriale,
Marketing digital dans le secteur du BTP (Construction),
Historien contemporaniste,
Archiviste, digitalisation de données industrielles.

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3 commentaires

  1. Digoly

    il faut pas encourager ces jeunes à prendre la mer moi je vis en Espagne ce que ces jeunes vivent en Espagne est pire que ce qu ils vivent au Sénégal cesser de politiser et dites leur la vérité


  2. hora_first

    ce phénomène sera toujours d’actualité tant que les systèmes de politiques n’auront pas changer parce que la jeunesse sénégalaise est a bout de souffle les jeunes se disent « amougn darra louniouy perte » on a plus rien a perdre et arrivé a ce stade tout les moyens sont bons pour gagner sa vie quitte même a prendre les pirogues a la recherche de ce fameux « EL DORADO »


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