L’ancien président congolais Joseph Kabila de retour à Goma après deux ans d’exil

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a fait un retour remarqué à Goma, une ville stratégique de l’est du pays, après deux années d’exil. Ce retour, survenu dimanche soir, a été confirmé par des sources concordantes et rapporté par nos confrères de l’Agence Anadolu.
Ce déplacement inattendu de Joseph Kabila intervient peu après une intervention vidéo diffusée depuis l’étranger. Cette apparition a nourri les spéculations quant à ses intentions politiques futures. Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent de son parti, le PPRD, a déclaré à Anadolu : « Nous sommes en mesure de vous annoncer maintenant que le raïs (Kabila) est arrivé hier dans la soirée à Goma ».
Les rebelles du M23, qui contrôlent la région, ont accueilli Kabila en exprimant leur respect par le biais de publications sur les réseaux sociaux. Corneille Nangaa, leader des rebelles, a salué son retour en déclarant que l’ancien président avait fait un choix judicieux en revenant dans le pays.
Joseph Kabila se trouve actuellement sous le coup de graves accusations liées à son prétendu soutien aux rebelles du M23, lesquels ont pris le contrôle de plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. La justice militaire congolaise avait récemment levé son immunité, ouvrant la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre.
Le retour de Kabila se produit dans un contexte de tensions croissantes dans l’est de la République démocratique du Congo. Depuis son départ du pouvoir en 2019 après avoir cédé pacifiquement la présidence à Félix Tshisekedi, les relations entre les deux hommes politiques sont restées tendues. Tshisekedi a mis fin à la coalition gouvernementale héritée de Kabila, ce qui avait initialement permis à ce dernier de conserver une influence significative sur les institutions politiques.
Les répercussions de ce retour restent à observer, tandis que les autorités de Kinshasa continuent d’enquêter sur les réseaux d’influence que l’ancien président pourrait encore maintenir dans le pays.