La semaine dernière, la Maison des cultures urbaines de Ouakam a accueilli une série de dialogues sur l’autonomisation des femmes dans les industries culturelles et créatives. L’événement, organisé par Yacine Prod en partenariat avec l’Association des métiers de la musique du Sénégal (Ams) et Giz, le bureau de la coopération allemande, s’est concentré sur le thème de la sécurité et la protection des femmes dans l’industrie musicale.
Les discussions ont porté sur les défis auxquels sont confrontées les femmes artistes, notamment les violences et les conditions de travail difficiles. Le taux de prévalence de la violence contre les femmes au Sénégal reste relativement élevé, et les femmes artistes ne sont pas épargnées par ces violences.
Marina Kabou, membre de l’Association des femmes juristes du Sénégal (Ajs), a appelé les artistes à s’engager dans la prévention et la lutte contre la violence. «Je considère que les femmes sont des productrices d’idées, elles font partie de la société, elles ont leur mot à dire», a déclaré Mme Kabou.
Elle a également souligné que les violences peuvent être exercées par des hommes comme des femmes. Cependant, les études ont montré que les femmes sont plus souvent victimes de violences. «La violence renvoie à tout acte qui entraîne des souffrances, des préjudices physique, sexuel, économique et physiologique» a-t-elle ajouté.
Daniel Gomez, président de l’Ams, a insisté sur l’importance pour les artistes, et en particulier les femmes, de s’approprier le statut de l’artiste conféré par la loi qui définit leurs droits. «Quand on parle de l’hégémonie du salaire, est-ce qu’au départ, on savait qu’on avait un salaire?», a-t-il déclaré.
Il a expliqué que la loi corrige la notion que les artistes sont des prestataires de services, et non des salariés. «La loi dit que nous avons droit à la présomption de salariat, c’est-à-dire que donc tous les droits qu’ont les travailleurs formels, nous les avons. Maintenant, à l’Etat de se débrouiller pour que ça soit mis en place» a-t-il conclu.