Le musée Théodore Monod d’art africain s’enrichit d’un trésor patrimonial : la kora légendaire de Soundioulou Cissokho, maître incontesté de la tradition mandingue, est désormais conservée dans ses collections permanentes. Plus qu’un simple instrument de musique, il s’agit d’un symbole de mémoire, de transmission et d’excellence artistique.
Né au sein d’une lignée de griots, Soundioulou Cissokho fut l’un des plus grands ambassadeurs de la kora à travers le monde. L’artiste international, virtuose de la kora, porteur d’une mémoire vivante, a représenté le Sénégal dans les plus grandes institutions du monde.
Instrument de toutes les tournées, témoin des grandes rencontres diplomatiques et culturelles, la kora du « roi de la kora », comme l’avait surnommé le président guinéen Ahmed Sékou Touré, a voyagé sur tous les continents. « C’est avec cette kora qu’il a joué dans les palais présidentiels, qu’il a été reçu comme un symbole vivant de la culture africaine », témoigne le directeur du musée Théodore Monod. « C’est un instrument qui a une mémoire. »
Décédé à Dakar le 8 mai 1994, Soundioulou Cissokho laisse derrière lui un héritage musical immense. Trente ans après sa disparition, sa famille a décidé de léguer au Sénégal son instrument mythique. Un geste salué comme un acte fort de préservation culturelle.
Pour les responsables du musée, cette donation marque une étape majeure. « C’est bien plus qu’un instrument. C’est une pièce musicale chargée d’histoire, un legs des griots à la mémoire collective », souligne un conservateur du musée.
L’émotion était palpable lors de la cérémonie. Une visiteuse confie : « Je suis très contente. Ce n’est pas n’importe quelle kora qui est ici aujourd’hui. Le fait qu’elle soit exposée signifie que l’artiste est reconnu. Soundioulou était un homme humble, respectueux, qui ne cherchait pas à se faire remarquer. C’est une véritable référence. »
Désormais exposée au musée Théodore Monod, la kora de Soundioulou Cissokho rejoint les pièces emblématiques de l’art africain. Elle incarne non seulement l’âme de la musique mandingue, mais aussi l’universalité d’un art qui, à travers un simple instrument, raconte toute une civilisation.
Et aussi son bonnet très penchant mais qui restait quand même accroché à la tête devait être également conservé au musée.