La gendarmerie est- elle hors la loi ? (Khadidjatou DIAKHATE)

La gendarmerie est- elle hors la loi ?, une réflexion de Khadidjatou DIAKHATE,
Chargée de Programme Leadership et Jeunesse à l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de Développement Economique en Afrique (OSIDEA) sur l’affaire de l’activiste Ardo Gningue, arrêté par la brigade de gendarmerie de Tivaouane, relativement aux remous notés à Tobène, du 13 au 15 août dernier

Le texte in extenso : 

Cette propension des forces de l’ordre en général et des gendarmes en particulier à toujours réfuter et refuser les accusations des citoyens est juste inacceptable. Charger le dossier d’un innocent, le faire emprisonner injustement, détruire sa vie, plonger une famille entière dans le désarroi et la tristesse est juste inhumain. Si les plus chanceux terminent derrière les barreaux, d’autres perdent tout bonnement la vie dans des conditions JAMAIS élucidées.
LA LISTE EST EXHAUSTIVE.

Latyr Mbaye, un jeune plein de vie, habitant Grand Dakar s’est retrouvé du jour en lendemain en prison et accusé de vol en réunion, détention d’armes blanche et association de malfaiteurs. 10 ans de prison, c’est la sanction qui lui a été infligée. « kasso dafay yakheu nite », ses premiers mots à sa sortie de prison

On se rappelle fraîchement aussi de l’affaire Elimane Touré, qui avait défrayé la chronique il y a 3 ans. Ce transitaire qui habitait Yeumbeul a été retrouvé mort dans les locaux du commissariat du Port
Le commerçant Seck Ndiaye en 2018 a perdu la vie dans des conditions toujours inconnues alors qu’il était entre les mains des gendarmes
Le célèbre membre de la bande à Ino et le plus ancien détenu du Sénégal, Pape Ndiaye a eu à faire des révélations graves après avoir passé près d’un quart de siècle de sa vie en prison. Une affaire de drogue dans laquelle il aurait été injustement trempé lui a valu 24 ans de vie carcérale et une réputation à vie
Alors qu’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur ces faits, un activiste du nom d’Ardo Gningue, connu pour ses combats citoyens qu’il mène depuis son Tivaoune natal indexe une fois de plus la gendarmerie. Certificat à l’appui, l’activiste Ardo Gningue accuse des gendarmes de lui avoir fait subir des tortures inhumaines et introduit du chanvre indien dans ses poches.

La gendarmerie nationale qui soutient qu’au cours de ces opérations aucun fait anormal n’a été rapporté, est encore une fois en pleine noyade dans le lac de l’autodéfense. Le communiqué laisse comprendre clairement que la gendarmerie n’ignore pas ce qui se passe en son sein.

Vouloir conclure l’affaire Ardo Gningue suite aux graves révélations qu’il a faites par un simple communiqué est très simpliste comme solution.
Et c’est à se demander si la culture de l’impunité ne commencerait-elle pas à vaciller au Sénégal.
“Nemo auditur prioriam suam turpitudinem allegans” (Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude). Mais justice doit être rétablie et rendue si la faute incombe totalement aux gendarmes.
La lutte contre la torture et les fausses accusations commence par la lutte contre l’impunité de leurs auteurs. Les autorités judiciaires sénégalaises ne doivent accepter aucune tolérance pour les exactions notées dans l’affaire Ardo Gningue, ni dans aucun autre dossier de cette nature.

Khadidjatou DIAKHATE
Chargée de Programme Leadership et Jeunesse à l’Observatoire de Suivi des Indicateurs de Développement Economique en Afrique (OSIDEA)

4 COMMENTAIRES
  • elhadji Lo

    si c’était moi, je tuerais le colonel ou un de ces parents, ce qu’ils font c’est de la merde,

    • Macoumba SENE

      je te donne l’adresse du colonel

      • Moustapha Mbaye

        C’est où ?

  • ibrahima diouf

    il faut que justice soit faite et toute gendarme mêlé à cette affaire doit être punie sévèrement commençant par le colonel l impunité gagne le terrain au SÉNÉGAL
    au lieu de défendre les sénégalais on défend les étrangers

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