La Dépendance Alimentaire au Sénégal: Une Facture Lourde pour l’Avenir

Le Sénégal, comme l’a souligné le Professeur Amadou Tidiane Guiro lors d’une conférence récente, dépend fortement des importations pour son alimentation. Cette situation, héritée de l’époque coloniale, se traduit par une lourde facture des importations continues.

Dans son discours du 2 juillet 2024, le Pr Guiro, intervenu à l’occasion de la Journée de la Renaissance de l’Afrique, a mentionné que chacun d’entre nous consomme au minimum 80 kg de riz par an dont la moitié est importée. Il ajoute que les supermarchés sont remplis d’huiles importées, principalement de l’huile de palme désodorisée et décolorée, aux dépens de l’huile d’arachide locale, souvent plus chère.

Le Pr Guiro a souligné que le pays produit chaque matin 7,5 millions de baguettes de pain, bien qu’il ne cultive pas de blé. Selon lui, cette situation pose un sérieux obstacle à la souveraineté alimentaire et le coût des importations, notamment des céréales, est comparable à ce que pourrait générer l’exploitation pétrolière.

Par ailleurs, le Pr Guiro a évoqué l’insécurité alimentaire au Sénégal, rappelant qu’en 2021, 17% des Sénégalais étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave. Il a également noté qu’environ 10% des enfants souffrent de malnutrition aigüe, et 17% de malnutrition chronique, étant associés à un retard de croissance.

Les carences en fer sont également une préoccupation majeure, touchant la moitié des femmes et des enfants, ce qui peut conduire à des pathologies telles que l’anémie. Le Pr Guiro a souligné que cette situation compromet la performance scolaire et professionnelle des individus, en notant les risques croissants de maladies non transmissibles comme l’hypertension, le diabète et l’hypercholestérolémie qui sont liés à l’alimentation.