Khalilou Fadiga : « En 2002, on savait qu’on allait fumer les français ! »

31 Mai 2002, qui ne s’en souviendrait pas ? En Corée du Sud, à Séoul plus exactement, le Sénégal en mode « David », défiait les Bleus en mode « Goliath ». Pour une équipe qui participait pour la première fois à une phase finale de coupe du monde, le pays de la Téranga n’en avait vraiment pas l’air. Tout le contraire des Bleus d’un Zinédine Zidane impuissant, sur le banc de touche, champions du monde et d’Europe, quelques années auparavant.
Aujourd’hui, le souvenir, gravé en lettres d’or, n’est pas prêt d’être rangé aux oubliettes. Le monde entier découvrait ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest qui a réalisé, à l’instar de son frère camerounais en 1990 contre l’Argentine, un exploit retentissant !
Durant ce match, un homme parmi tant d’autres, « gaucher magique », N°10, style de jeu particulier, et sollicité par le grand Inter de Milan. Khalilou Fadiga, pour ne pas le nommer, est revenu sur cette date historique pour lui, pour le football sénégalais, par le biais du site So Foot. Au moment d’évoquer ce souvenir, l’ancien auxerrois n’y va pas par quatre chemins. « On savait qu’on allait les fumer ! C’était clair et net. On est venu avec le couteau entre les dents. Tu n’imagines pas si on avait perdu, l’humiliation pour nous, nos parents, nos ancêtres et le pays. Tu imagines ! On ne pouvait pas perdre ! Avec le recul certains diront que c’est facile de parler maintenant ! Pourtant on l’avait dit dans le DVD La Tanière des Lions. Et puis le président Wade l’avait dit : ‘’Comment un coq peut-il venir terrasser un lion ?’’, se remémore-t-il.
Selon Fadiga, ce côté sous-estimation de pas mal de personnalités dans le football a grandement motivé les hommes de Bruno Metsu. « Des phrases assassines y’en a eues. Platini qui dit qu’on ne boxe pas dans la même catégorie, Pelé qui déclare que nous serons les Jamaïcains de cette Coupe du monde. Marcel Desailly parlait d’un match folklorique. Même le sélectionneur (Roger Lemerre, ndlr) nous a manqué de respect. Il ne connaissait que Diouf, Toni Sylva et moi, alors que beaucoup d’entre nous jouaient en France. Les Danois et les Uruguayens, il les connaissait tous. Selon leurs dires, ils allaient nous enjamber, même pas nous écraser, nous ‘’en-jam-ber’’ ! C’est encore pire ! On s’est dit : ’’ Eux, faut qu’on les mette bien’’ et on les a mis bien. Les seuls qui nous ont respectés mais je pense que c’était dû à l’amitié qui nous liait, c’était Henry, Cissé, Wiltord et Pires », se souvient-il.
Au niveau professionnel, Fadiga rassure. « Je me porte super bien. J’ai été nommé ambassadeur itinérant du président de la République il y a maintenant 4 ans. Je travaille pour la CAF en tant que membre du comité de développement de la confédération africaine de football. Je suis aussi consultant pour beIN Sports à Doha, Proximus TV et la RTBF en Belgique. Je possède également deux sociétés de trading basées sur les matières premières. Enfin, je viens d’être nommé conseiller du président de la Fédération Sénégalaise de Football », explique-t-il tout en reconnaissant qu’il ne s’attendait pas à une après-carrière aussi riche.
« Travailler pour le Président de la République et devenir membre de la CAF, je ne l’avais pas planifié », avoue-t-il.
Tu savais aussi que la Turquie allait vous snifer ??