Deux personnes sont mortes et des dizaines ont été blessées lors d’une manifestation jeudi dans la capitale. Le président kenyan William Ruto s’est dit prêt à engager une conversation avec des milliers de jeunes manifestants qui se sont rassemblés dans tout le pays la semaine dernière contre un projet de nouvelles taxes, selon la présidence dimanche.
Malgré ces pertes humaines, M. Ruto a souligné dimanche le caractère pacifique des jeunes, exprimant sa fierté à l’égard de leur comportement. Il a affirmé que les jeunes se sont exprimés d’une manière pacifique et qu’il souhaite engager un dialogue avec eux. Lors d’un service religieux dans la ville de Nyahururu, à plus de 150 kilomètres au nord de Nairobi, M. Ruto a déclaré qu’il est prêt à discuter pour identifier les problèmes des jeunes et travailler ensemble en tant que nation.
Les jeunes manifestants ont pris de cours le gouvernement, notamment sur les politiques économiques de M. Ruto, augmentant le mécontentement. Le président Ruto a remarqué que les jeunes ont su s’affirmer démocratiquement pour être reconnus. Il s’agissait de ses premiers commentaires publics sur ce mouvement.
Les manifestations à Nairobi, bien que majoritairement pacifiques, ont vu la police intervenir avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau près du parlement. Un responsable de la Commission des droits humains du Kenya a rapporté qu’Evans Kiratu, âgé de 21 ans, a été touché par une cartouche de gaz lacrymogène avant de mourir à l’hôpital.
En plus, un autre homme de 29 ans est décédé après avoir été admis dans un hôpital avec une blessure à la cuisse. La police a confirmé cette nouvelle dans un rapport. Plusieurs ONG, dont Amnesty International Kenya, ont affirmé que plus de 200 personnes ont été blessées lors des manifestations de jeudi à Nairobi.
Les rassemblements ont commencé mardi à Nairobi avant de se propager dans tout le pays. Un appel national à la grève a été lancé pour le 25 juin. L’administration de M. Ruto défend son projet de nouvelles taxes pour redonner des marges de manœuvre au pays, lourdement endetté.
Le Kenya, considéré comme l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique de l’Est, a enregistré en mai une inflation de 5,1% sur un an, avec une augmentation des prix des produits alimentaires et des carburants de 6,2% et 7,8% respectivement, d’après la Banque centrale. Un tiers des 51,5 millions de Kenyans vit sous le seuil de pauvreté.
