L’écrivain Kamel Daoud, né en 1970, a été récompensé par le prix Goncourt 2024 pour son roman Houris, publié chez Gallimard. L’annonce a été faite par l’Académie Goncourt, désormais présidée par Philippe Claudel, depuis le restaurant Drouant à Paris. Parmi les autres finalistes figuraient Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette, Jacaranda de Gaël Faye, et Archipels d’Hélène Gaudy.
Le prix Renaudot, annoncé simultanément, a été décerné à Gaël Faye pour Jacaranda. Kamel Daoud a exprimé sa gratitude sur X, dédiant sa récompense à ses parents.
Houris, favori depuis plusieurs semaines, poursuit ainsi le succès de Daoud, qui avait déjà été finaliste du Goncourt avec Meursault contre-enquête, lauréat du Goncourt du premier roman. Installé en France depuis 2023, Daoud est une voix influente dans le débat public français.
Ce roman fait de Kamel Daoud le premier Algérien à recevoir le Goncourt, bien que l’ouvrage soit interdit en Algérie. Il aborde la « décennie noire » algérienne, en contradiction avec la charte de réconciliation nationale qui interdit d’évoquer cette période.
Houris se déroule en deux parties, opposant le silence à la confrontation. Il raconte l’histoire d’Aube, une jeune femme marquée par la guerre civile, et son voyage avec un chauffeur érudit vers un village témoin d’atrocités. Le roman cherche à libérer la parole sur cette tragédie historique.