Jérusalem : Près de 80 000 fidèles prient à Al-Aqsa sous fortes restrictions

Des milliers de Palestiniens se sont rassemblés ce vendredi à la mosquée Al-Aqsa pour accomplir leur prière hebdomadaire, marquant le deuxième vendredi du Ramadan. Selon Sheikh Azzam al-Khatib, directeur général du Waqf islamique à Jérusalem, environ 80 000 fidèles ont participé à cette prière. Ce chiffre est le plus bas depuis deux ans, principalement en raison des mesures restrictives israéliennes qui limitent l’accès à Al-Aqsa pour de nombreux Palestiniens de Cisjordanie occupée. Ces informations ont été rapportées par l’agence Anadolu.
Comparativement, le Waqf islamique avait dénombré 250 000 participants en 2023, et 120 000 en 2024. La semaine précédente, 90 000 personnes avaient déjà assisté à la prière du premier vendredi du Ramadan. En réponse aux défis d’accès, Israël a renforcé sa présence policière en déployant 3 000 agents autour des voies menant à la vieille ville et à la mosquée Al-Aqsa.
La décision israélienne de restreindre l’entrée à Al-Aqsa a été condamnée par le groupe Hamas, qui a exhorté les Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem et d’Israël à persister dans leurs visites et prières, malgré les restrictions. « Les Palestiniens doivent intensifier leurs efforts pour défendre Al-Aqsa », a déclaré le groupe.
Le 6 mars dernier, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu avait promulgué des mesures plus strictes pour l’accès à la mosquée les vendredis du mois de Ramadan. Selon ces restrictions, seuls les hommes de plus de 55 ans, les femmes de plus de 50 ans et les enfants de moins de 12 ans sont autorisés à pénétrer dans l’enceinte de la mosquée.
Ces restrictions interviennent dans le contexte de tensions accrues depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023. Elles s’accompagnent d’incursions répétées de colons israéliens dans Al-Aqsa et de limitations croissantes sur les déplacements de Palestiniens depuis la Cisjordanie.
Pour les Palestiniens, ces actions sont perçues comme un effort israélien visant à judaïser Jérusalem-Est et à effacer son identité arabe et islamique, y compris celle de la mosquée Al-Aqsa. Cette perception est accentuée par les mesures strictes concernant l’accès des Palestiniens à Jérusalem-Est, exacerbant les tensions dans la région, rapportent nos confrères d’Anadolu.