Jazelle Touré : La virtuose moderne de la kora entre tradition et innovation

Dans un monde où la préservation de l’authenticité de la musique traditionnelle africaine est primordiale, Jazelle Touré se distingue comme une figure emblématique de la kora, cet instrument à cordes originel d’Afrique de l’Ouest. Parcourant un chemin jalonné de passion et de détermination, elle met en lumière la richesse culturelle du continent tout en soulignant l’importance des femmes dans la transmission de cet héritage ancestral.

C’est grâce à sa rencontre déterminante avec Baka Sissoko, maitre renommé malien de la kora et membre de la célèbre famille Sissoko, que Jazelle Touré a trouvé sa vraie vocation musicale. « Depuis que j’ai touché la kora, c’est mon instrument », révèle-t-elle, insistant sur la place prépondérante que la kora a prise dans sa vie. Malgré un apprentissage débuté tardivement, son progrès fulgurant est le fruit d’une oreille musicale affûtée et d’une passion innée. Elle note également, « C’est rare de voir une femme jouer de la kora », mettant en avant les défis de genre dans ce domaine traditionnellement masculin.

Pour Jazelle, la kora dépasse la simple musicalité : c’est une voie pour raconter des histoires. À travers les vidéos qu’elle partage sur Instagram, elle transmet des chansons traditionnelles telles que « Kaira », hymne de la résistance malienne contre la colonisation française, ou encore « Salimou », qui aborde l’alcoolisme. « Chaque chanson a une histoire, et je veux la transmettre », dit-elle. Son inspiration puise chez les grands maîtres comme Sonat Jobate et les membres de la famille Jabate, gardiens de la tradition griotique.

Enracinée dans la tradition, Jazelle Touré nourrit cependant le désir de faire voyager la kora bien au-delà des frontières africaines. « Si j’en ai l’occasion, je partirai », confie-t-elle, aspirant à reconnecter la diaspora africaine, particulièrement aux États-Unis, avec ses racines. Elle insiste sur la nécessité de marier modernité et traditions préservées : « On doit avancer, mais sans oublier ce qui nous relie à notre culture. »

En dehors de la musique, Jazelle concilie vie professionnelle et passion artistique en travaillant dans une école internationale. Quand elle se produit sur scène, son but est de toucher le public. « Je ne veux pas être le centre d’attention, mais que ma musique apaise et émeuve », explique-t-elle. Qu’il s’agisse de dîners privés ou d’hôtels, elle partage l’émotion pure de la kora, avec sa touche féminine qui adoucit les mélodies.

Pour l’instant, elle se concentre sur la maîtrise des bases de la musique traditionnelle avant d’envisager de produire un album. « Les bases sont essentielles pour créer librement ensuite », affirme Jazelle. Elle rêve que la kora, symbole identitaire de l’Afrique, continue à résonner pour les générations à venir, tout en s’ouvrant au monde.

Ce texte est basé sur un article que nous avons consulté sur le site de nos confrères de Sud Quotidien.