Les discussions entre de hauts représentants de l’Iran et de l’Union Européenne se sont tenues à Genève, portant essentiellement sur la question du nucléaire. Les deux parties ont décrit ces échanges comme étant « francs ». La rencontre a eu lieu jeudi alors que le besoin de dénouer l’impasse nucléaire demeure pressant avec la perspective du retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis le 20 janvier.
Au cours de sa présidence précédente, Donald Trump avait retiré les États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien et imposé des sanctions sévères à Téhéran. Enrique Mora, responsable adjoint de la politique étrangère de l’UE, a indiqué sur X après les discussions qu’il avait eu un « échange franc » avec Kazem Gharibabadi, vice-ministre iranien des affaires étrangères, et Majid Takht Ravanchi, également vice-ministre iranien. Ces discussions ont abordé des questions cruciales telles que le soutien militaire de l’Iran à la Russie et la nécessité d’une « solution diplomatique » pour le programme nucléaire iranien. Mora a aussi insisté sur l’importance de prévenir les tensions régionales et de traiter les préoccupations relatives aux droits humains.
De son côté, Gharibabadi a relaté sur X que les discussions ont aussi porté sur la levée des sanctions en réponse aux récents développements. Il a reproché à l’Europe d’avoir un « comportement autocentré et irresponsable » face à des questions régionales et globales. « L’Europe doit cesser de projeter ses propres problèmes et erreurs sur les autres, » a-t-il affirmé, à propos notamment du conflit en Ukraine et d’une prétendue complicité européenne dans le « génocide » à Gaza. Il a également exposé son point de vue critique envers l’Europe pour son inefficacité perçue comme un acteur clé dans les discussions nucléaires, l’invitant à se « rétablir ».
Ces pourparlers ont précédé un nouveau cycle de discussions prévu vendredi avec le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, toujours signataires de l’accord nucléaire de 2015. Les observateurs considèrent ces négociations comme une opportunité cruciale pour raviver la diplomatie concernant le programme nucléaire iranien, avant le retour de Donald Trump au pouvoir dans quelques semaines.