"Ils ont tous renoncé à leur âme pour un 3ème mandat..."

L’épisode macabre du « NI OUI, NI NON » de Mr Macky Sall vient de se terminer, du moins pour l’instant, et on peut en tirer plusieurs enseignements dont entre autres :

1° Les promesses d’un homme politique à la conquête du pouvoir n’engage que ceux qui y croient, surtout les promesses provenant du type d’homme politique qui a eu à faire partie du système dont il faut se débarrasser

2° Quelle que soit la clarté d’un texte de loi ou d’une constitution, quelle que soit la clarté de l’esprit soutenant ce texte, si l’on a affaire à un dirigeant de mauvaise foi, il peut travestir son interprétation selon ses ambitions, quitte à semer le chaos pour cela

3° la coalition Benno Bokk Yakaar composée de près de 250 partis politiques et mouvements de soutien a prouvé qu’il ne compte en son sein aucun croyant véritable, qu’il soit de confession musulmane ou de confession catholique.

En effet, avant le référendum de 2016, 100% des membres de cette coalition ont défendu le OUI, ont défendu la clause d’éternité sur la limitation des mandats à 2, une limitation qui disaient-ils concerne naturellement Macky Sall également. Ils l’ont tous sans exclusive théorisé et soutenu bec et ongle.

Mr Macky Sall, ainsi que tous les responsables de la coalition BBY, leurs alliés, leurs religieux, leurs débatteurs, leurs juristes, leurs constitutionnalistes, avaient fait le tour des plateaux de télévision, le tour des radios, le tour des quotidiens, le tour des médias en ligne, pour expliquer que la limitation des mandats à deux sera désormais une réalité irréversible au Sénégal avec le verrou supplémentaire que le Président a fait inscrire dans la révision constitutionnelle.

Même après la victoire du OUI au référendum de 2016, et jusqu’aux élections présidentielles de 2019, Mr Macky Sall et son clan ont continué à dire haut et fort la bonne lecture de la révision constitutionnelle et de son article 27.

Tous les sénégalais les ont entendus, les ont lus, ont vu les VAR. Il ne peut exister donc de doute pour personne que légalement Mr Macky Sall aura épuisé ses 2 cartouches en 2024.

Après les élections présidentielles de 2019, pas une virgule n’a changé dans la constitution en ses articles concernant les mandats présidentiels. Et pourtant les mêmes personnes qui lisaient correctement les textes, qui connaissaient leur esprit, qui savaient calculer que 1 + 1 = 2, sont tous revenus pour lire le même texte tout à fait autrement, pour ne plus se souvenir de l’esprit, pour soutenir cette fois que 1 + 1 = 1 et non 2, tout en sachant pertinemment que ce sont de gros mensonges.

Tout musulman sait ce que l’Islam dit du mensonge. Tout catholique sait ce que sa religion dit du mensonge.

Ce que le revirement spectaculaire, pour ne pas dire la « haute trahison » de Mr Macky Sall après sa réélection en 2019 a révélé, c’est que sa parole ne vaut pas un kopeck car, un jour il peut vous dire « Non la constitution ne me le permet pas », et le lendemain il vous dit tout le contraire sans que la moindre virgule ait changé.

Secundo. Benno Bokk Yakaar compte au moins 250 leaders de partis et mouvements, des milliers de cadres politiques. Mais on se rend compte qu’il ne s’est pas trouvé une seule personne dans toute cette coalition, mais vraiment pas une seule, qui ait accepté de redire la vérité d’avant 2019, qui ait mis sa foi au-dessus de son appât du gainl, qui ait mis le Coran ou la Bible au-dessus des décrets de nomination de Mr Macky Sall, qui ait mis le Bon Dieu au-dessus du bon Macky Sall.

L’APR – le PS (Aminata Mbengue & Cie) – l’AFP (Niasse & Cie) – le REWMI (Idy & Cie) – Bokk Guiss Guiss (Pape Diop & Cie) – AJ PADS (Landing & Cie) – PIT (Maguette Thiam & Cie) – Osez l’avenir (la fameuse Aissata & Cie) – MPCL (Gadio & Cie) – UCS (Baldé & Cie) – PPC (Seydou Diouf & Cie) – et le reste des 300 autres partis. Aucun de ceux-là, aucun de ces égreneurs de chapelet, aucun de ces prêcheurs, n’a prouvé qu’il plaçait le Bon Dieu et son pouvoir, au-dessus de Mr Macky Sall et son pouvoir pourtant si éphémère.

Cheikh Tidiane Gadio a bien essayé vers la fin de montrer qu’il lui reste un soupçon de foi, mais a enrobé ses propos de tant de miel qu’on en était perdu, certainement par peur de perdre ses avantages. Sori Kaba a dû de débarrasser de sa foi pour revenir aux affaires. Abdoulaye Wilane qu’on pensait trop véridique pour se renier a vite jeté son chapelet.

Certains juristes et constitutionnalistes ont démontré qu’ils ont non seulement une foi volatile, mais qu’ils sont aussi des intellectuels ou professeurs malhonnêtes si le risque de perdre des avantages se présentait. Parmi eux : Ismaila Madior Fall, le Number One des fossoyeurs du droit – Mounirou Sy, qui a au moins essayé de garder le silence pour ne pas se ridiculiser, mais a fini par flancher quand les questions des journalistes ont été insistantes – Mody Gadiaga, le doyen qui donnait pourtant de si belles leçons sur l’illégalité d’un 3ème mandat de Abdoulaye Wade a aussi fini par flancher pour garder son nouveau poste dans le collège de régulation – Aissata Tall Sall quant à elle remporte la palme du juriste de plus mauvaise foi.

Les plus condamnables, ce sont sans doute les 444 soi-disant religieux qui ont lancé une pétition favorable à un 3ème mandat de Macky Sall qu’ils savent immoral, illégal et une trahison vis-à-vis des croyants qui les ont crus avant 2019. Ils savent tous que c’est défendre un pur mensonge, que c’est un appel qui peut entrainer le chaos. Ils sont les plus dangereux finalement car les religieux sont sensés enseigner la bonne parole, le bon comportement, à dire la vérité. Ils n’ignorent pas ce que la Sourate « Le désaveu ou le repentir, verset 119 » dit sur le mensonge. Au lieu d’enseigner la vérité, ils ont choisi de répandre le mensonge.

Donc cet épisode de « haute trahison » de Mr Macky Sall a eu le mérite de montrer au peuple sénégalais le véritable visage de l’ensemble des membres de Benno Bokk Yakaar, une coalition qui ne comprend en son sein aucun croyant sincère et de bonne foi, aucun religieux sincère et bonne foi, aucun constitutionnaliste ou juriste honnête et de bonne foi, aucun politicien qui s’interdit de promouvoir le mensonge. Pour conserver leurs avantages ils ont même été capables d’applaudir lorsque des dizaines d’enfants se faisaient tuer à cause des mensonges qu’ils étaient en train de promouvoir.

Le Prophète (PSL) a dit: «La sincérité mène aux œuvres de bien et les œuvres de bien mènent au Paradis. L’homme ne cesse de dire la vérité jusqu’à ce qu’on le mentionne auprès d’Allah sous le nom de véridique. Le mensonge mène à l’immoralité et l’immoralité mène en Enfer. L’homme ne cesse de mentir jusqu’à ce qu’il soit considéré auprès d’Allah comme menteur »

Nous devons plaindre ceux qui ont choisi le lucre et l’opulence ici-bas, par des actes et des paroles dont ils savent qu’ils mènent en Enfer.

L’autre conclusion à tirer est que Mr Ousmane Sonko avait raison de mettre en garde sur le manque de foi, sur la malhonnêteté de ces responsables de Benno qui après le vote du OUI, feront un revirement à 180° pour dire le contraire de tout ce qu’ils avaient théorisé. Sans le courage et l’endurance de Mr Ousmane Sonko, Mr Macky Sall aurait déclaré librement sa candidature à un 3ème mandat comme l’y encourageaient son ivresse du pouvoir ainsi que ceux qui ne croient en rien sauf en l’argent et les honneurs.

Au bout du compte, ceux qui méritent de véritables félicitations, c’est Ousmane Sonko, ainsi que les quelques journalistes qui ont eu l’honnêteté de rappeler les faits et les propos à l’opinion. Mr Macky Sall quant à lui, sous la contrainte, a tout simplement choisi finalement de sortir par la petite porte au lieu de la fenêtre des toilettes, car la grande porte lui avait été définitivement fermée depuis son premier « NI OUI, NI NON » qui a entrainé une soixantaine de morts, de jeunes enfants froidement exécutés par des nervis et des FDS qui en ont reçu l’ordre.

Si il y’a des fossoyeurs de la république dans ce pays comme le dit Mr Sall, ils sont à chercher dans son camp. Ceux à qui il essaye de coller la responsabilité des meurtres commis froidement par les nervis partis de la permanence de l’APR en ont dit et fait bien moins que lui et Wade quand ils convoitaient le pouvoir. Ce n’est pas avec des contre-accusations grossières que les portes de la CPI se refermeront. Il est hors de question de passer cette boucherie par pertes et profits.

* Boubacar SALL
E-mail : boubacarsall369@hotmail.com