Halba Diouf, jeune athlète transgenre originaire du Sénégal, exprime son mécontentement et sa colère face aux instances sportives qui l’empêchent de participer aux compétitions d’athlétisme. Dans une interview accordée au magazine L’Équipe le 7 avril, elle revient sur sa transition et les obstacles qu’elle rencontre dans sa carrière sportive.
L’injustice du retrait des compétitions
Espoir de l’athlétisme français et sénégalais, Halba Diouf, 21 ans, a été retirée de la liste des inscrites aux Championnats de France espoirs et élite en février. « J’étais sur la liste des engagées sur les France Espoirs, puis ils m’en ont enlevée sans me donner d’explications. J’étais très en colère. Je l’ai vécu comme une injustice », témoigne-t-elle.
Durcissement des règles de la fédération internationale
Le règlement de la fédération internationale exigeait un taux de testostérone inférieur à 5 nanomoles/L sur un an pour les athlètes transgenres. Cependant, le 23 mars, les règles se sont durcies, interdisant désormais aux femmes transgenres de participer aux compétitions féminines. Cette décision a profondément choqué Halba Diouf, qui dénonce une discrimination et un acharnement.
Les conséquences du traitement et l’identité transgenre
Halba Diouf explique que son traitement hormonal a considérablement réduit ses forces et qu’il lui est désormais impossible de courir avec les hommes. Elle insiste sur le fait que les femmes transgenres ne menacent pas le sport féminin et qu’au bout de 12 mois de traitement, il n’y a plus d’avantage. La création d’une troisième catégorie « transgenre » en compétition n’est pas envisageable pour elle.
Un combat pour l’avenir
Malgré les obstacles, Halba Diouf souhaite représenter le Sénégal, pays où elle a vécu jusqu’à l’âge de quatre ans, et participer aux Jeux olympiques. Déterminée à surmonter les critiques, elle affirme vouloir se présenter aux compétitions et mener ce combat pour l’égalité et la reconnaissance des athlètes transgenres.
Depuis la médiatisation de son histoire, Halba Diouf a reçu de nombreux messages de soutien et de solidarité, tant de la part du public que d’autres athlètes. Ces marques d’encouragement montrent que la lutte pour l’inclusion et la reconnaissance des athlètes transgenres dans le sport est un enjeu majeur pour la société.