Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé la suspension de ses activités dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en raison de l’intensification des violences et des menaces croissantes à l’encontre de son personnel. Cette décision a été communiquée mercredi, soulignant l’escalade de la violence dans la région.
Dans un communiqué, MSF a déclaré : « Une série de menaces proférées par les forces de police à l’encontre du personnel de Médecins Sans Frontières (MSF) nous a contraints à suspendre nos activités jusqu’à nouvel ordre dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ». L’organisation a précisé que ses véhicules ont été à plusieurs reprises bloqués et que son personnel a fait face à des menaces directes de la part des forces de sécurité.
Toutes les opérations de MSF à Port-au-Prince ont donc été suspendues jusqu’à nouvel ordre. Christophe Garnier, représentant de MSF en Haïti, a exprimé son inquiétude : « Chaque jour où nous ne pouvons pas reprendre nos activités est une tragédie, car nous sommes l’un des rares prestataires d’une large gamme de services de santé à être restés ouverts au cours de cette année extrêmement difficile. Nous ne pouvons cependant plus continuer à opérer dans un environnement où notre personnel est exposé au risque d’être attaqué, violé, voire même tué. »
Haïti, avec une population de plus de 11 millions d’habitants, vit une situation critique marquée par une instabilité politique croissante, des difficultés économiques sévères et une crise sécuritaire préoccupante. Près de 80 % de la capitale est désormais sous le contrôle de bandes armées, exacerbant encore plus la violence. Selon le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, ces bandes ont fait 3 900 victimes depuis le début de l’année.
Ce climat de violence a également provoqué des bouleversements politiques. Après la démission de l’ancien Premier ministre Ariel Henry en avril 2024, un Conseil de transition a été instauré, nommant successivement Garry Conille puis Alix Didier Fils-Aimé au poste de Premier ministre.