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Guinée : médias fermés, emplois en péril

Guinée : médias fermés, emplois en péril

L’interdiction des six radios et télévisions constitue la dernière d’une série de mesures prises par les militaires au pouvoir depuis 2021.

Des centaines d’emplois ont été perdus en Guinée suite à l’interdiction de quatre stations de radio et deux chaînes de télévision par les autorités militaires en place, selon le principal syndicat de la presse, qui envisage une grève générale.

Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a annoncé la semaine dernière son intention de déclencher une grève illimitée, dans un contexte déjà tendu sur le plan social et politique.

Dans une lettre adressée à la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, principale force syndicale du pays et consultée par l’AFP mercredi, le SPPG demande le soutien de tous les syndicats.

« Nous sommes confrontés à la perte soudaine de plus de 700 emplois dans le secteur des médias », déclare le SPPG, qualifiant l’action de la junte de « liberticide ».

Le SPPG ajoute que l’interdiction des médias entraîne un « désastre social et humanitaire ».

Les autorités ont retiré leur agrément à quatre radios et deux télévisions parmi les principaux médias privés de Guinée le 22 mai, justifiant cette mesure par des « dérapages réguliers » et « une violation de la dignité de la personne humaine ».

Le Premier ministre nommé par les militaires en février, Amadou Oury Bah, a renouvelé les critiques à l’égard de la presse lors de sa déclaration de politique générale lundi.

Il a évoqué « l’environnement fragile » du pays et a comparé le rôle de certains médias à celui des « presses ultra-partisanes » dans des crises passées, comme le génocide au Rwanda en 1994 et la crise ivoirienne de 2010-2011.

« Nous ne pouvons pas tolérer, dans un contexte de déstabilisation généralisée de l’Afrique de l’Ouest, que des mécanismes susceptibles de menacer les fondements de la stabilité et de la sécurité nationale soient laissés libres de s’exprimer », a-t-il justifié.

Il a également souligné que « la liberté de la presse ne signifie pas une licence absolue pour insulter ou diffamer ».

L’interdiction des six radios et télévisions constitue la dernière d’une série de mesures prises par les militaires au pouvoir depuis 2021 pour réprimer l’opposition et les voix dissidentes.

Avec AFP.

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