Le gouvernement guinéen, dominant par les militaires, a interdit mercredi 22 mai quatre radios et une télévision privées très suivies dans le pays. Cette interdiction, communiquée par le ministère de l’Information, revêt une nouvelle atteinte à la liberté de la presse en Guinée.
Les antennes de plusieurs médias audiovisuels étant déjà brouillées depuis plus de six mois, les autorisations de diffusion de trois groupes de presse ont été retirées par le ministre de l’Information et de la Communication, Fana Soumah. Sont concernés FIM FM, ainsi que plusieurs médias des groupes Djoma et Hadafo.
Le ministre Soumah justifie cette mesure par un « non-respect du contenu des cahiers des charges », alors que les autorités de transition sont accusées depuis plus d’un an de restreindre la presse guinéenne sous l’influence de la junte du CNRD.
Selon Talibé Barry, directeur de FIM FM, la radio a reçu ce mercredi matin la visite de l’Autorité de régulation des postes et télécoms (ARPT), accompagnée d’un huissier de justice et d’un gendarme. Il explique : « Ils nous ont fait part d’un arrêté pris par le ministère de l’Information et de la Communication en date du 21 mai, qui décidait du retrait de l’agrément de FIM FM entre autres. Rien ne nous a été signifié concernant les motifs de cette décision ».
Barry ajoute : « Cette décision de retrait de nos agréments est en quelque sorte le coup final par rapport au processus de musèlement de nos médias, qui apparemment insupportent les autorités de la transition ».