L’opposition sénégalaise qui était contre le parrainage semble abdiquer face à cet obstacle qui a empêché à des opposants crédibles de participer à des élections. Ce qui s’est passé à la présidentielle de 2019, aux Législatives de 2022 risque de se reproduire à la présidentielle de 2024.
À l’élection présidentielle de 2019, il y avait beaucoup de dossiers de candidature au début de la sélection des candidats. Mais le parrainage a permis de ne retenir que cinq candidatures. Pour rappel, seuls les candidats ayant obtenu un nombre de signatures ou parrainages égal au moins à 0,8% du nombre total d’électeurs avaient été déclarés aptes à participer à la présidentielle du 24 février 2019. Pourtant, parmi les candidats recalés, certains ne manquaient pas de popularité, mais ont été victimes de doublons ou d’autres choses qui font qu’ils ont été déclarés forfaits.
Si l’opposition crie à la violation de la démocratie avec la loi sur le parrainage, elle le combat timidement au point qu’on pense qu’elle a abdiqué. Le parrainage politique, de plus en plus adopté en Afrique à travers des réformes, suscite des positions assez clivées. Pour les États qui l’adoptent, il s’agit d’un moyen visant à consolider la démocratie représentative.
Un subterfuge pour exclure des adversaires de la compétition
Tandis que pour certains acteurs politiques, les opposants en l’occurrence, il s’agit d’un nouveau subterfuge des gouvernants pour exclure des adversaires de la concurrence. En politique, le parrainage est la désignation par un élu et/ou un citoyen, d’un candidat à une élection selon la législation électorale en vigueur. Il s’agit par conséquent d’un critère d’éligibilité.
En 2017, le Sénégal a opté pour le parrainage à l’élection présidentielle et aux élections législatives. La loi sera réformée en 2018 (la Loi N°2018-22 du 04 juillet 2018 portant révision du code électoral) exige un nombre d’électeurs compris entre 0,8% et 1% du fichier général répartis sur au moins 7 des 14 régions du pays et à raison de 2000 au moins par région. À la présidentielle de 2019 et aux Législatives de 2022, la validation des candidatures a suscité beaucoup de controverses, suite à l’élimination de l’écrasante majorité des candidats à la candidature.
Le Sénégal viole l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao
La Cour de justice de la Cedeao déclara la loi sur le parrainage contraire à la démocratie. Mais, pour Ismaïla Madior Fall, «l’analyse du dispositif de l’arrêt rendu par cette Cour révèle, dans l’ensemble, des erreurs de droits et l’abandon total de ce qui fut jusque-là sa jurisprudence sur les questions soulevées par cette affaire.»
Avec Dakarbuzz
Il a une vision juridique étroite
Ismaila Madior Fall est devenu un grand danger pour notre République ! Il faut le considérer comme tel ! C’est un ennemi du droit et de la démocratie ! Toutes les acrobaties juridiques du régime sont de son invention ! Pire que le Président du Conseil Constitutionnel !
En dehors du parrainage, le fichier électoral de Macky Sall est l’arme qui fait gagner Macky Sall et les siens ! La population électorale du Fouta est exagérée: elle est à 60% constituée de mauritaniens et mauritanienne d’origine Al pulaar qui traverse le fleuve le jour du scrutin (alors que même les déplacements entre régions sont interdits le jour du scrutin). Lors des dernières Législatives, combien d’électeurs et d’électrices se sont vus interdits de vote; leurs noms étant supprimés du fichier ! Dans les régions de Dakar et de Thiès, plus de 50% des jeunes n’ont pas voté faute de cartes d’identité ou d’Electeurs ! La bataille doit commencer dès maintenant !