Genève : L’ONU appelle à l’abolition de la peine de mort face à l’augmentation des exécutions
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Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a lancé un appel urgent mardi depuis Genève pour instaurer un moratoire et abolir la peine de mort. Il a mis en garde contre une « augmentation substantielle » des exécutions dans le monde. « La peine de mort est une pratique qui ne devrait plus avoir sa place au XXIe siècle. Alors qu’un certain nombre de pays affirment qu’elle relève de leur souveraineté nationale, elle est, de mon point de vue, incompatible avec la dignité humaine et le droit à la vie », a-t-il affirmé lors d’une table ronde de haut niveau à l’occasion de la 58e session du Conseil des droits de l’homme.
M. Türk a exprimé son inquiétude face à la hausse des exécutions globales depuis leur dernière réunion il y a deux ans. En 2023, 1 153 personnes ont été exécutées dans 16 pays, représentant une augmentation de 31 % par rapport à 2022. Il s’agit du chiffre le plus élevé des huit dernières années. En outre, ce phénomène suit une hausse de 53 % entre 2021 et 2022. Selon lui, l’Iran, l’Arabie saoudite, la Somalie et les États-Unis sont parmi les pays où la peine capitale a été le plus fréquemment appliquée ces dernières années.
Volker Türk a remarqué que ces chiffres n’incluaient pas ceux de la Chine, en raison d’un manque de transparence sur les statistiques de la peine de mort. « J’appelle les autorités chinoises à changer de politique et à adhérer à la tendance vers l’abolition », a-t-il exhorté. Il a souligné que plus de 40 % de ces exécutions sont liées à des infractions liées à la drogue, majoritairement en Iran. « Les infractions liées à la drogue ne répondent pas aux normes établies par le droit international en matière de droits de l’homme, qui ne se réfère qu’aux crimes les plus graves, impliquant un meurtre délibéré », a-t-il ajouté.
Face à cette « augmentation très inquiétante » des exécutions, la communauté mondiale semble de plus en plus opposée à la peine de mort. Volker Türk a mentionné que 113 pays ont complètement aboli la peine capitale, avec des nations africaines au premier rang de ce mouvement. Il a spécifiquement félicité le Zimbabwe pour avoir rejoint 26 autres pays du continent ayant aboli la peine de mort, tout en notant les progrès en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Malaisie, au Pakistan et en Zambie.
Il note que 129 États membres de l’ONU ont voté pour un moratoire sur la peine de mort en décembre 2024, signalant un changement global de mentalité. Le responsable onusien a appelé les pays pratiquant encore la peine capitale à instaurer un moratoire, première étape vers son abolition. Il a encouragé les magistrats à explorer des alternatives, soulignant que « la peine de mort ne sert guère les victimes et n’a pas d’effet dissuasif sur la criminalité ». »
Ce texte a été traduit de l’anglais par Mourad Belhaj d’après un article originellement publié sur le site de nos confrères d’Anadolu.
La peine de mort doit être calquée sur le model islamique.En Islam,seul le meurtre délibéré est puni par la peine capitale.Ce qui est très grave aujourd’hui c’est que les pays qui l’appliquent,font très souvent des erreurs de jugement et plus grave encore même ceux qui sont suspectés de complot contre l’autorité sont punis par la peine de mort.