Gaza : L’OMS alerte sur un risque de famine imminente si l’accès à la nourriture n’est pas rétabli
Le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a émis une mise en garde urgente concernant la situation alimentaire dans la Bande de Gaza. Selon lui, sans un accès immédiat à la nourriture, la situation humanitaire déjà critique ne fera qu’empirer.
Dans un message publié sur le site X, Tedros Adhanom Ghebreyesus a souligné : « L’analyse publiée aujourd’hui montre que sans un accès immédiat à la nourriture et aux denrées essentielles, la situation continuera à empirer, faisant plus de morts et entraînant une famine ».
Cette déclaration intervient après un rapport de l’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), qui alerte sur le « risque critique de famine » menaçant les 2,1 millions d’habitants de l’enclave palestinienne. Ces derniers font face à une crise exacerbée par 19 mois de guerre, de déplacements forcés et de restriction de l’aide.
Entre le 1er avril et le 10 mai, environ 93 % de la population de Gaza a été classée en phase de « crise ou pire » selon l’IPC. Ce pourcentage inclut 244 000 personnes en situation de « catastrophe » (phase 5), et 925 000 autres en « urgence » (phase 4).
Pour la période allant de mai à septembre, le rapport prévoit que tous les habitants de Gaza resteront dans cette phase ou pire, indiquant des conditions alimentaires précaires et dangereuses.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a également insisté sur la nécessité de lever le blocus sur l’aide humanitaire, de libérer les prisonniers et de mettre en place un cessez-le-feu immédiat. « Nous n’avons pas besoin d’attendre une déclaration de l’état de famine à Gaza pour savoir que des gens meurent de faim, sont malades et meurent », a-t-il ajouté. Les denrées alimentaires et médicaments sont, selon ses propos, « à quelques minutes de là, de l’autre côté de la frontière ».
Dans ce contexte humanitaire alarmant, des rapports gouvernementaux et d’organisations de défense des droits de l’homme soulignent que la fermeture des points de passage par Israël depuis neuf semaines entrave gravement l’entrée de l’aide essentielle.
Depuis le début des opérations militaires intensifiées par Israël en octobre 2023, plus de 52 800 personnes ont perdu la vie dans la Bande de Gaza. Cette situation tragique touche principalement des femmes et des enfants, exacerbant ainsi la crise humanitaire en cours.
Ce rapport a été lu chez nos confrères de Anadolu, traduit en français par Mourad Belhaj.
