Gaza : Le Conseil français du culte musulman alerte sur une « extermination »

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a récemment dénoncé ce qu’il décrit comme une situation d' »extrême gravité » à Gaza, mentionnant un « crime contre l’humanité ». Dans un communiqué publié mardi, le CFCM affirme que « des enfants meurent de faim dans l’indifférence générale », ajoutant que « les convois humanitaires sont systématiquement pris pour cible » et que « la nourriture est utilisée comme une arme de guerre ». Le communiqué, rapporté par l’Agence Anadolu, critique une population piégée sous un « siège total ».
Le CFCM appelle directement le président Emmanuel Macron ainsi que le gouvernement français à « condamner clairement et fermement ces crimes ». L’organisation insiste sur la nécessité d’agir diplomatiquement pour mettre fin à ce qu’il considère comme un massacre. Le Conseil va plus loin en accusant les grandes puissances de complicité silencieuse face à une « extermination lente, méthodique, visible et consentie ». Il souligne que cette tragédie est le résultat d’une politique « assumée de faire souffrir et mourir un peuple », avertissant que « l’Histoire jugera sévèrement l’inaction et le silence ».
Dans le contexte actuel, Israël a récemment partiellement rouvert l’accès à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza après deux mois de blocus total. Le 20 mai 2025, les Nations unies ont obtenu l’autorisation de faire entrer environ 100 camions d’aide via le point de passage de Kerem Shalom. Ce blocus, commencé le 2 mars pour des raisons de sécurité alléguées par Israël, a été largement condamné par des organisations comme Médecins du Monde et Oxfam, qualifiant la situation d' »un des pires échecs humanitaires de notre génération ».
Pourtant, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré qu' »aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza ». Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, plus de 3000 Palestiniens ont péri dans les attaques israéliennes, portant le bilan à Gaza à plus de 53 000 morts depuis octobre 2023. La Cour internationale de Justice avait pourtant ordonné à Israël de permettre l’accès à l’aide humanitaire et de prévenir tout acte de génocide. De plus, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt, y compris contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.