Gabon : des figures politiques unies contre la participation militaire aux élections
Quatre figures politiques du Gabon, autrefois adversaires, se sont rassemblées afin de critiquer fermement la gestion de la transition par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Lors d’une conférence de presse, Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la présidentielle, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ancien Premier ministre, Pierre-Claver Maganga Moussavou, l’ex-vice-président, et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, ex-ministre, ont exprimé leur opposition à la participation des militaires aux futures élections de fin de transition.
Soulignant qu’il ne s’agit ni d’une « nouvelle organisation politique » ni d’une « alliance », Ali Akbar Onanga Y’Obégué a qualifié leur démarche de « ponctuelle pour dénoncer des actions unilatérales des autorités militaires ». Pour ces opposants, ces autorités « s’écartent de leurs engagements ». Ainsi, ils ont formulé cinq requêtes essentielles : le retrait des militaires des élections avec leur retour dans les casernes, un retour à la Constitution de 1991, une refonte du Code électoral actuel qualifié d’opaque, une mobilisation populaire, pacifique et démocratique, et une communication immédiate du calendrier de transition.
Durant cette conférence, Albert Ondo Ossa n’a pas hésité à critiquer le président de la transition, le général Oligui Nguema, affirmant que ce dernier « ne peut pas aligner 5% à une élection ». Il a également mentionné l’existence de résultats électoraux d’août 2023, en appelant à un « sursaut de patriotisme ». Son ex-adversaire, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a quant à lui ajouté qu’après quinze mois, le CTRI « ne peut plus prospérer sur une rente mémorielle anti-Ali ou anti-PDG ».
Pierre-Claver Maganga Moussavou a critiqué la glorification de l’actuel chef de la transition, rappelant l’absence de mérite après le coup d’État du 30 août 2023. Cette levée de boucliers survient alors que le projet de nouveau Code électoral doit être présenté au Parlement de transition à partir du 9 janvier. Selon nos confrères de Sud Quotidien, ce récent développement souligne la tension persistante au sein de la politique gabonaise.