France : Telegram envisage de quitter le marché en raison d’une controverse sur le chiffrement
Telegram, l’application de messagerie chiffrée fondée par Pavel Durov, pourrait cesser ses activités sur le marché français. Selon Durov, « il est préférable de quitter un marché que de compromettre le chiffrement via des portes dérobées, ce qui irait à l’encontre de droits humains fondamentaux ». Cette déclaration a été faite lundi via une publication sur X (anciennement Twitter).
La réaction de Durov intervient après une demande du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, pour que les forces de l’ordre puissent accéder au contenu des messages chiffrés. Cette demande découle des récentes attaques coordonnées contre des établissements pénitentiaires, organisées par un groupe nommé « Défense des droits des prisonniers français » (DDPF), qui aurait utilisé Telegram pour ses opérations.
Bien que Telegram fournisse déjà des informations comme les adresses IP et les numéros de téléphone de ses utilisateurs aux autorités, l’entreprise refuse de partager le contenu des messages en raison de son système de chiffrement de bout en bout. Durov affirme qu’introduire une « porte dérobée » compromettrait la sécurité, car « il est techniquement impossible de s’assurer qu’un tel accès serait réservé uniquement à la police », s’inquiétant que cette vulnérabilité puisse être exploitée par des cybercriminels ou des États étrangers.
La question de l’accès aux messageries chiffrées est au cœur des débats dans le cadre du projet de loi sur le narcotrafic, avec un amendement ayant été voté au Sénat mais rejeté par l’Assemblée nationale. Pavel Durov a félicité les députés pour avoir « rejeté une loi qui aurait fait de la France le premier pays à priver ses citoyens de leur droit à la vie privée ». Durov doute également de l’efficacité de cette mesure pour combattre la criminalité, soulignant que les criminels pourraient se tourner vers « des dizaines d’applications plus petites » ou utiliser des VPN pour masquer leurs activités.
Ces informations ont été lues sur le site de nos confrères de l’agence Anadolu, soulignant l’importance de respecter le cadre éthique du journalisme tout en proposant une reformulation optimisée pour le public sénégalais.
