France : Projet de loi asile et immigration provoque des tensions, l’extrême droite en hausse
Le projet de loi asile et immigration en France, dont l’article 3 sera examiné à partir du 6 novembre, a suscité de vives tensions. La situation est exacerbée par les récentes arrivées massives de migrants en Europe et l’assassinat d’un professeur sur le sol français. Ces événements ont ravivé le débat sur l’immigration dans l’Hexagone.
Initialement prévu pour mars, le projet de loi sera examiné au Sénat le 6 novembre 2023. Le texte a été à plusieurs reprises repoussé et fait l’objet de critiques de la gauche à la droite. Le gouvernement, par le biais du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mise sur deux aspects du projet : un volet répressif pour faciliter l’expulsion des étrangers délinquants et un volet d’intégration pour les étrangers qui travaillent.
L’article 3 du projet de loi prévoit la création d’un titre de séjour pour les ‘métiers en tension’. Selon Olivier Dussopt, ministre français du Travail, ce dispositif devrait permettre de régulariser annuellement ‘quelques milliers’ de travailleurs clandestins. En France, on dénombre actuellement entre 600 000 et 700 000 clandestins sur une population de 5,1 millions d’étrangers en situation régulière.
Le contexte actuel, marqué par l’arrivée massive de migrants sur l’île italienne de Lampedusa et l’assassinat d’un professeur dans le Nord de la France, renforce la position du gouvernement. Cependant, le parti Les Républicains menace de déposer une motion de censure si le gouvernement utilise l’article 49.3, qui permet de passer un texte en force, sans vote du Parlement.
En parallèle, l’extrême droite, représentée par le Rassemblement national (RN), connaît une montée en puissance. Un sondage récent indique que Marine Le Pen dépasserait les 30% d’intentions de vote si les élections présidentielles avaient lieu maintenant. Le projet de loi, qui prévoit la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Intégration, est donc examiné dans un contexte politique tendu.