La France a officiellement exprimé son opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur dans les conditions actuelles. Cette décision a été annoncée par le Premier ministre français, Michel Barnier, après une rencontre avec Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Michel Barnier a déclaré que cet accord n’était pas acceptable pour la France, insistant sur l’importance de ne pas ignorer la position française. « J’ai dit à la présidente que, dans les conditions actuelles, cet accord n’est pas acceptable par la France et il ne le sera pas », a-t-il affirmé depuis Bruxelles, selon La Provence.
Les discussions entre l’UE et les pays du Mercosur, à savoir le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie, ont repris ces derniers mois. Cependant, après la signature de l’accord le 28 juin 2019, la France a joué un rôle clé en bloquant son adoption définitive en raison de la crise agricole qui sévit en Europe.
Le Premier ministre français a soulevé des inquiétudes concernant « l’impact désastreux que cet accord aurait sur des filières entières notamment de l’agriculture et de l’élevage », soulignant que d’autres pays européens partagent ces craintes.
En réponse à une question sur de possibles modifications de l’accord, Barnier a exclu la solution de compromis : « Il ne s’agit pas de mettre des rustines ou de compenser ». Il a réaffirmé son soutien aux agriculteurs français préoccupés par cet accord avec le Mercosur, ajoutant : « Nous sommes en solidarité avec le monde agricole sur cette question qui inquiète beaucoup, à juste titre, qui est celle du Mercosur ».
Ce mercredi, des agriculteurs français se sont rassemblés à Bruxelles pour manifester leur opposition à cet accord. En parallèle, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA) lancent une mobilisation, s’étalant du 18 novembre à fin décembre, axée sur trois enjeux majeurs : le refus de l’accordue Mercosur, l’allègement des contraintes et le revenu des exploitants.