France : Le procès controversé de l’islamologue François Burgat suscite des débats

François Burgat, ancien chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), a comparu devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour des publications issues de ses travaux académiques.

Burgat, reconnu internationalement pour ses recherches sur le Proche-Orient, critique ouvertement les actions israéliennes contre Gaza depuis l’offensive du 7 octobre 2023. Le 9 juillet, il a été placé en garde à vue, après un signalement de la DGSI et une plainte de l’organisation juive européenne (OJE).

Lors d’un entretien avec Anadolu, François Burgat a partagé les tensions présentes au tribunal, mettant en avant une confrontation entre deux visions irréconciliables. Il décrit : « Deux parties complètement irréconciliables se sont opposées… une par une majorité d’avocats, l’autre par ma voix et celle de mes défenseurs. »

Les accusations reposent sur des déclarations et un livre publié en 2016, « Comprendre l’islam politique ». François Burgat note : « Aucun des civils n’a même mentionné le titre ou lu le livre. »

Le procès soulève des questions plus larges sur la liberté académique et la contradiction des politiques françaises envers les chercheurs étrangers.

Le politologue se montre critique : « C’est contradictoire de promouvoir la protection des chercheurs américains tout en poursuivant un universitaire ici sur ses recherches académiques publiées. »

Face à cette répression, un comité de soutien s’est formé pour François Burgat, à l’instar d’autres soutiens contre des actions médiatiques et politiques.

La justice tranchera le 28 mai. Le parquet propose huit mois de prison avec sursis, une interdiction des réseaux sociaux pendant six mois et une amende de 4 000 euros. La décision pourrait affecter jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Pour plus d’informations, les lecteurs peuvent consulter le site d’Anadolu, où les détails ont été initialement publiés par Feïza Ben Mohamed.