France : François Burgat devant la justice pour des accusations controversées

Le politologue François Burgat est convoqué le 24 avril devant le tribunal judiciaire d’Aix-en-Provence pour répondre à des accusations d’apologie du terrorisme. Cette procédure fait suite à un placement en garde à vue survenu le 9 juillet passé.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte où des poursuites judiciaires visent plusieurs voix pro-palestiniennes, posant des interrogations sur le respect des libertés individuelles. François Burgat, ancien directeur de recherche au CNRS, assume pleinement ses propos et conteste les accusations, les qualifiant de « procédure-bâillon ».
Dans un entretien avec Anadolu, il explique que la principale accusation concerne ses prises de position sur le conflit de Gaza. Il affirme : « Mon accusation est initialement fondée sur un premier et principal volet, celui de mes prises de position sur le conflit de Gaza. »
François Burgat insiste sur son souhait de ne pas imposer ses convictions mais simplement de participer au débat public. Il conteste également les accusations portées contre le Hamas le 7 octobre, qu’il considère infondées.
Il rapporte : « Dans ce contexte, j’ai cru devoir diffuser le démenti du Hamas… La suite a démontré que j’avais entièrement raison puisque, de sources israéliennes, ni ces accusations de viols, ni les aveux extorqués sous la torture, n’ont jamais pu être crédibilisés. »
Burgat précise avoir plus de respect pour les dirigeants du Hamas que pour leurs homologues israéliens, ce qui a motivé sa garde à vue suite à une plainte de l’OJE.
D’autres accusations liées à ses publications ont suivi. L’une concerne un extrait de son ouvrage « Comprendre l’Islam politique », décrivant les obstacles rencontrés par le Hamas après sa victoire électorale en 2006.
Il est également accusé pour son soutien à Abdelhakim Sefrioui, dans une affaire qu’il juge menaçante pour l’État de droit. François Burgat exprime son désaccord notamment via des tweets, ce qui a intensifié les poursuites judiciaires.
Avec l’aide de son avocat, maître Rafik Chekkat, Burgat se prépare sereinement à son passage devant la justice, craignant une condamnation pour apologie du terrorisme.
Face à la multiplication de ce type de procédures, un comité de soutien s’est formé pour défendre la liberté académique et le droit au débat en France. Un communiqué consulté par Anadolu remet en question l’état de la liberté d’expression dans le pays.