Le centre d’état-civil de la mairie de Tambacounda a organisé samedi la première des deux audiences foraines prévues dans le mois courant, aux fins de résorber le stock d’enfants, notamment d’élèves non inscrits à l’état-civil.
A travers ces audiences, la seconde est prévue le 19 novembre, qui ciblent les enfants de 1 à 16 ans, l’objectif visé est d’arriver à ‘’zéro enfant non inscrit à l’état civil’’, a dit l’officier d’état-civil du centre principal de Tambacounda, Amadou Demba Thiam, qui n’a pas manqué d’émettre des réserves quant à la possibilité d’atteindre un tel résultat, rapporte l’agence de presse sénégalaise.
M. Thiam a salué la ‘’volonté’’ des autorités judiciaires, notamment la présidente du tribunal d’instance de régulariser tous les enfants, et qui s’est traduite par son acceptation de prendre l’imam et le délégué de quartier comme les témoins pour l’ensemble des enfants nés dans leur quartier et qui n’ont pas de pièce d’état-civil, et le directeur d’école et un enseignant de chaque école comme les témoins pour tous les élèves demandeurs de leur école.
Il a noté, contrairement à la démarche prévue initialement qui voulait que seuls ces témoins se rendent à la mairie, qu’un grand public s’est mobilisé, suite à une vaste communication, avec comme inconvénient une équipe ‘’totalement débordée’’.
Face à cette nouvelle donne, des précautions ont été prises pour éviter tout cas de fraude, notamment l’inscription d’enfants non sénégalais.
‘’J’ai demandé à mes éléments de recevoir d’abord les délégués et les directeurs d’école, de vérifier les documents et de faire une liste des écoles et une liste des quartiers’’, a dit Amadou Demba Thiam.
Une fois, cela fait, ils sont remis aux agents qui feront passer les uns après les autres’’.
Région frontalière aux confins de cinq pays de la sous-région, Tambacounda est particulièrement exposée à des fraudes à l’état-civil de ce genre.
En plus de ses employés, le centre d’état-civil est épaulé par quatre agents du Centre national d’état-civil qui étaient déjà sur place. Une autre équipe viendra valider le travail, a expliqué M. Thiam.
’’Presque 35% des populations (de la commune) ne disposent pas de pièce d’état-civil’’, a dit le maire Mame Balla Lô, qui a relevé que la grande affluence notée à cette audience, témoigne de la ’’gravité’’ de la situation.
La mairie a affrété un véhicule vendredi, qui a sillonné les quartiers pour inviter les populations à venir ‘’en masse’’, faire établir une pièce d’état-civil à leurs enfants.
‘’C’est des personnes qui sont invisibles ; ils ne peuvent ni voter, ni voyager, ni bénéficier de certains services’’, a commenté M. Lô.
L’édile de la capitale orientale a encore annoncé l’érection de deux centres secondaires d’état-civil, l’un à l’hôpital régional et l’autre au centre de santé de la commune. Une correspondance a été adressée au ministère de tutelle, et la ville n’attend que l’autorisation, a-t-il dit.